Extraits d’un éditorial d’Ivan Rioufol , Le Figaro, 8 juillet 2019.
– » Le Pape François préfère les « migrants » aux Européens. Il n’entend pas ces derniers quand ils s’inquiètent de la fragilité de leur civilisation. Ce lundi matin, il a présidé une « messe pour les migrants » en la basilique Saint-Pierre. Dans l’assemblée : seulement 250 invités, immigrés et secouristes. (…)
L’Eglise est dans son rôle quand elle fait preuve de compassion et de charité pour les plus vulnérables. Elle sort de ses fonctions quand elle fait de la politique, par son opposition aux Etats qui entendent contrôler leurs frontières.
Une chose est d’aider des migrants qui risquent la mort. Une autre est de rester indifférent aux peuples d’Europe qui voient l’immigration de masse comme une force potentielle de déstabilisation de leur civilisation fatiguée.
François se comporte comme s’il avait déjà tiré un trait sur la vieille Europe infertile et décadente, pour lui préférer la plus prolifique clientèle du tiers-monde.
Et se plaçant en chef de file des humanitaires, sans manifester de curiosité particulière pour leurs arrangements avec les passeurs en Méditerranée, le Pape est en train de transformer l’Eglise catholique en une super-ONG à la George Soros.
Il est également en train de vider de sa substance le subtil message religieux, qui s’adresse à chaque croyant soucieux de sa rédemption, au profit de lourds slogans humanitaires culpabilisant les Etats.
Le plus grave est que François ne semble pas vouloir mesurer la force conquérante de l’islam au contact de l’Occident, et la faiblesse de l’Europe oublieuse de ses propres racines.
Le cardinal Robert Sarah remarque avec justesse : « L’Europe veut s’ouvrir à toutes les cultures – ce qui peut être louable et source de richesse – et à toutes les religions du monde, mais elle ne s’aime plus ».
Le pape, non plus, n’aime pas l’Europe. »
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