PUBLIÉ LE :13 SEPTEMBRE 2021. LE BLOG D’IVAN RIOUFOL
La macronie a un problème avec les libertés.
Elle a montré, depuis 2020, toute sa dextérité bureaucratique et policière pour imposer son ordre hygiéniste à une population terrorisée. Or ces violations des libertés d’aller et venir ou de se faire vacciner s’ajoutent aux multiples tentatives de limiter les libertés d’expression. Jamais la pensée unique ne s’est aussi bien portée que sous ce gouvernement.
Ce lundi, ce dernier a réussi à faire taire l’éditorialiste Eric Zemmour, avec l’appui du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Suite à la décision du CSA d’imposer le « décompte » des interventions du journaliste, la chaîne d’informations CNews a publié ce matin un communiqué constatant que « bien qu’Eric Zemmour ne soit pas candidat à l’élection présidentielle qui aura lieu dans sept mois, le CSA, par sa décision du 9 septembre, contraint CNews et Eric Zemmour à ne pas pouvoir continuer l’émission qu’ils faisaient ensemble ».
CNews dit regretter « une telle décision qui prive des millions de téléspectateurs des interventions du chroniqueur ». En déclarant Zemmour dès à présent candidat potentiel, le CSA instrumentalise une règle censée n’être applicable qu’aux seuls déclarés.
Interrogé ce matin, sur CNews par Pascal Praud, sur ses intentions, Zemmour a répondu : « Je réfléchis ».
Tout laisse à penser que la censure du pouvoir aura pour effet de convaincre mon confrère de poursuivre le destin qu’il s’est donné. « Cela me donne envie de me battre », a-t-il d’ailleurs avoué. Mais n’est-pas vers ce piège de diviseur de la droite qu’Emmanuel Macron aimerait l’entraîner ?
Il est peu probable que les médias endormis s’émeuvent de l’éviction de Zemmour de son émission quotidienne qui, animée par Christine Kelly, rencontrait un succès croissant.
Alors que la vocation du CSA est de veiller au pluralisme des opinions, c’est une décision politique imposée d’en haut qui a pourtant été prise contre le lanceur d’alertes. Jamais le CSA ne s’est ému du déséquilibre éditorial sur les chaînes de l’audiovisuel public, où la gauche et l’extrême gauche sont en terrain conquis depuis des lustres. Cette atteinte à la liberté d’opinion s’inscrit dans une logique liberticide poursuivie par l’Etat macronien. Au prétexte de sanctionner des « propos haineux », non définis juridiquement, le chef de l’Etat a pris la tête d’une croisade visant à mettre sous surveillance les indociles réseaux sociaux. C’est dans ce but que Macron avait reçu en mai 2019 le patron de Facebook, Marck Zuckerberg.
L’éviction de Zemmour s’inscrit dans cette idéologie liberticide obnubilée par la recherche d’une « pensée propre » et d’une société récurée.
S’y ajoute la possible stratégie, plus diabolique, visant à semer la zizanie à droite en jouant sur l’orgueil blessé de l’écrivain.
Zemmour est-il capable, à lui seul, de rencontrer le peuple oublié ? Il semble s’en être persuadé. Mais il lui faudra alors se protéger de l’hubris et éviter l’ivresse, si courante à la vue des sommets, de la mégalomanie.