CHRONIQUE. Imagine-t-on une présidentielle avec Arthaud, Hidalgo et Lassalle, mais sans Le Pen, Zemmour et Mélenchon ? Évidemment, non !
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Publié le 21/02/2022 LE POINT
Ils ont tous les trois fait savoir, ce dimanche, que ce n’était pas gagné pour eux du côté des parrainages. Marine Le Pen, Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon, crédités de plus de 10 % des intentions de vote dans les sondages, peinent à convaincre 500 élus, sur les 42 000 qui en ont la possibilité, de remplir et signer avant le 4 mars le formulaire qui leur permettrait de voir leur candidature validée par le Conseil constitutionnel. Vendredi soir, la première en totalisait 366, le deuxième 291 et le troisième 370. Tandis que Nathalie Arthaud, 0,5 % des intentions de vote, Jean Lassalle, 1 %, ou Anne Hidalgo, 2 %, ont d’ores et déjà engrangé les leurs. De même qu’Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Fabien Roussel. Yannick Jadot, avec 490 parrains, ne devrait pas avoir de souci à se faire.
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Empêcher de concourir des prétendants qui représentent une frange non négligeable de l’électorat n’est pas envisageable. Ce serait aggraver la fracture civique dont souffre déjà la société française, et enlever au vainqueur du scrutin une grande part de sa légitimité. Pour y remédier, François Bayrou a mis en place, il y a quelques jours, une « banque de parrainages » pour les candidats en difficulté qui recueillent plus de 10 % des intentions de vote.
Dimanche, le maire LR de Cannes et président de l’Association des maires de France, David Lisnard, a créé l’événement en parrainant… Jean-Luc Mélenchon : « J’ai décidé de parrainer le candidat dont je suis le plus éloigné. […] Je combats ardemment ses convictions, ses idées et ses valeurs, mais il doit pouvoir concourir. Je lui apporterai mon parrainage et je pense que tous les élus qui peuvent parrainer doivent faire en sorte que l’ensemble des candidats représentatifs puisse concourir. C’est une question de responsabilité, d’unité civique et d’esprit républicain. » Une initiative courageuse et pédagogique puisqu’elle démontre que parrainage ne vaut pas soutien.
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L’anonymat n’est pas une solution
Déjà interpellé par Éric Zemmour en janvier sur ce sujet, David Lisnard avait déploré, lors d’une audition au Sénat, la « théâtralisation » et la « victimisation » auxquelles se livrent certains candidats sur ce sujet. Il avait aussi rappelé qu’en début de quinquennat le gouvernement avait annoncé vouloir réformer un système qui soulève les mêmes difficultés à chaque présidentielle, mais qu’il n’en a rien fait.
Il avait, surtout, esquissé quelques pistes, tel l’intéressant parrainage de deux candidats, l’un par soutien, l’autre à titre républicain. Il avait évoqué, certes comme un pis aller, la possibilité de rétablir l’anonymat. Une hypothèse qui ne grandirait pas la classe politique : un élu ne doit-il pas être capable d’assumer ses décisions ?