La plus jeune retraitée de la vie politique française est de retour. Pour donner un gros coup de pouce à Éric Zemmour et le coup de grâce aux autres. Pour bâtir, avec lui, le grand parti qui peut réunir toute la droite française. Pour conquérir le pouvoir, sur une ligne stratégique signée… Marion Maréchal.

© Benjamin de Diesbach

Elle aura beaucoup hésité. Pas aidée, agacée même souvent, par l’insistance, doublée de maladresse, avec laquelle les conseilleurs qui ne sont pas les payeurs la pressaient d’apporter son soutien à Éric Zemmour. La décision qu’elle prendrait, lourde de conséquences, devait être de son seul ressort. En son âme et conscience, elle a tranché : c’est oui. Un triple oui même. Oui elle revient dans le combat politique. Oui elle apporte son soutien à la candidature d’Éric Zemmour à la présidence de la République. Oui elle s’engage durablement à ses côtés. Trois oui qu’on pourrait résumer par un quatrième, même si elle ne veut pas, et elle a raison, que sa décision soit résumée à ce seul aspect, mais c’est évidemment le plus médiatique : oui, Marion Maréchal, ex-Maréchal-Le Pen, va œuvrer pour que sa tante, Marine Le Pen, ne se qualifie pas pour le second tour de l’élection présidentielle. Pour que ce soit Éric Zemmour qui y affronte, dans l’état actuel des forces en présence, le président sortant Emmanuel Macron. Pour que, si Éric Zemmour ne l’emportait pas, ils soient tous deux en situation de recomposer, autour d’eux et sur les valeurs et thématiques qu’ils auront portées durant la campagne, la droite française. Et Marine ? Requiescat in pace. « Faites la droite, pas la guerre », avions nous ordonné à Marion Maréchal et à Éric Zemmour à la Une de notre n° 24 d’octobre 2019. Nous ne nous doutions pas encore – ou du moins, si des éléments accréditaient que cette hypothèse lui traversait l’esprit, nous ne voulions pas y croire – que ce dernier se déclarerait candidat à la présidence de la République. À l’issue de la Convention de la droite, dont nous avions été les organisateurs et qu’il avait marquée de son empreinte par un discours pour le moins virulent, éclipsant celui de Marion Maréchal –, nous les avions réunis pour débattre. De la France, de la droite, de l’avenir de l’une et de l’autre, qui pour eux comme pour nous sont liés. Du populisme et du progressisme aussi. Leur accord sur à peu près tous les sujets était évident. Les formulations étaient parfois différentes, bien sûr – question de génération –, mais leur vision du monde était extrêmement proche comme en témoignent les huit pages que nous avions publiées. Preuve qu’Éric Zemmour n’avait pas alors pris la décision de se présenter, il y tenait ces propos, qui avaient fait rire celle qui le connaît par cœur et sait que telle est sa nature : « Je suis désespéré. Je crois qu’il faut se battre tout de même. Mais je refuse de donner de l’espérance alors que n’en ai pas. Je demande qu’on me prouve que l’on peut encore en avoir. » Rétrospectivement, quel étonnant aveu, qu’il ne tempérait même pas par la phrase de Charles Maurras (« Tout désespoir en politique est une sottise absolue »), qui n’appartient pas aux références de celui qui est bien plus barrésien que maurrassien. […] 

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