Légitime défense, légitime décence !

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« Le gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas. » Georges Clemenceau

Aurélien Marq  CAUSEUR

5 avril 2022

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Légitime défense, légitime décence
Image d’illustration Unsplash

Un agriculteur de 35 ans ayant tué un cambrioleur qui s’était introduit chez lui dans la nuit du 24 mars en Charente, Eric Zemmour a rappelé qu’il proposait dans son programme la défense excusable telle qu’elle existe en Suisse, et une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. De son côté, Emmanuel Macron a étonné en s’affirmant «opposé à la légitime défense», pourtant un des fondements de notre droit.


« Je suis opposé à la légitime défense » a déclaré Emmanuel Macron le 31 mars.

Depuis, certains de ses soutiens tentent de faire croire à une maladresse de langage, prétendant qu’il aurait voulu parler de « l’auto-défense », ou de la « présomption de légitime défense ». Hypocrisie manifeste.

La leçon charentaise d’Emmanuel Macron

Rappelons le contexte : le chef de l’Etat / candidat était interrogé par des journalistes sur le cas d’un agriculteur de Charente qui, en pleine nuit, seul à son domicile avec sa fillette de trois ans, a ouvert le feu sur quatre cambrioleurs qui s’étaient introduits chez lui, blessant mortellement l’un d’entre eux. Emmanuel Macron a dit alors : « J’ai toujours été clair, nous sommes un Etat de droit, il y a des règles. (…) Je suis opposé à la légitime défense. Donc ça, c’est très clair et c’est intraitable parce que sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d’un pays où prolifèrent les armes et où l’on considère que c’est aux citoyens de se défendre. »

Les propositions d’Eric Zemmour ne choquent que ceux qui continuent à vouloir dicter au peuple ce qu’il doit penser, pour l’empêcher d’exiger que sa décence commune soit, sur son sol, la norme s’imposant à tous, et non l’avidité brutale des prédateurs, les derniers caprices du « progressisme », ou les injonctions intolérables d’un totalitarisme théocratique.

On aimerait qu’un homme entouré en permanence de gardes du corps se donne la peine d’expliquer à un père de famille ce qu’il aurait dû faire pour protéger sa fille, sa maison et ses biens. On aimerait qu’un président sortant au bilan catastrophique en matière de sécurité se souvienne que le Far West, c’est ce qu’il a laissé s’installer pendant cinq ans : qu’on songe aux affrontements interethniques à Dijon, aux émeutes à Sevran, aux 1 800 agressions qui ont lieu chaque jour en France, dont plus de 120 attaques à l’arme blanche. On aimerait que le chef d’un Etat où gifler le prince est plus sévèrement puni que violer en bande une adolescente, fasse enfin preuve de décence. On aimerait, enfin, qu’un homme digne de ce nom s’inquiète de la sécurité de cet agriculteur et de sa famille face aux risques de représailles de la part des complices du cambrioleur mort.

Une politique pénale indigente

Mais d’Emmanuel Macron, rien de tout ceci. Ne feignons pas d’en être surpris : ce n’est pas un hasard si son garde des Sceaux actuel a été applaudi par les détenus et hué par les policiers. Ce n’est pas un hasard si sa garde des Sceaux précédente a profité de l’épidémie de Covid-19 pour relâcher dans la nature des milliers de détenus. Ce n’est pas un hasard si toute la politique pénale consiste à emprisonner le moins possible – et « en même temps » à vouloir interdire aux citoyens honnêtes de se défendre contre ceux que l’on refuse d’emprisonner. Ce n’est pas un hasard si le taux d’exécution des OQTF est désespérément bas, et que restent en France presque tous les délinquants étrangers qui devraient en être expulsés.

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Fait divers ? Non. Ni ce cambriolage, tant il y en a (seuls le confinement et la fermeture des frontières en ont temporairement diminué le nombre), ni cette déclaration d’Emmanuel Macron, qui ne doit pas être prise isolément. Bien sûr, il affirme que la puissance publique doit assurer la sécurité des personnes, mais on sait qu’il n’a rien fait pour y parvenir, tant la réponse pénale demeure indigente. (…)

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