Travail: «La grande désertion»

Par Jacques-Olivier Martin. LE FIGARO

Publié  le 08/07/2022

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Partout les vacances… Celles des Français qui traverseront ce week-end la France en direction des plages, de la campagne, des montagnes, avec des amis ou en famille. Mais aussi les vacances de postes qui font pleurer les professionnels du tourisme. Cherche serveurs, plongeurs, cuisiniers et mille autres jobs pour la saison. En vain! C’est le paradoxe de l’été: des vacanciers plus nombreux que l’an dernier mais des entreprises qui n’arriveront pas à répondre à leurs demandes faute de bras.

Les explications ne manquent pas. Le Covid a tout bousculé. Les saisonniers ont appris à aimer les congés de fin de semaine, les soirées à la maison, et découvert de nouveaux métiers ; les jeunes bouderaient les jobs d’été. D’autres auraient, dit-on, changé leur rapport au travail. On parle même de grande démission. Pour les bars, cafés, restaurants, c’est surtout la grande désertion!Inscrire la valeur travail au cœur de notre société

Dans un pays loin du plein-emploi, c’est visiblement le rapport au travail et son organisation qu’il faut repenser. Comment? D’abord en inscrivant cette valeur travail, ô combien précieuse, au cœur de notre société. Le sujet est donc politique et ne fait pas franchement l’unanimité. D’un côté, la Nupes, avec les plus roses qui ont inventé la fumeuse théorie du partage du travail et des 35 heures, et les plus rouges tenants de l’assistanat et de la politique du guichet. De l’autre, ceux qui défendent le «travailler plus pour gagner plus» (Nicolas Sarkozy), plutôt à droite, mais aussi Marcheurs… Réforme des retraites, apprentissage, RSA conditionné à une activité, Emmanuel Macron n’a eu de cesse de promettre d’augmenter la quantité de travail. Le fera-t-il (vraiment)? C’est une autre affaire: depuis le 19 juin, il n’a plus toutes les cartes en main.

La bataille du travail ne se joue pas seulement dans l’Hémicycle. C’est toute la société qui doit se mobiliser, nos enseignants pour qu’ils transmettent le goût de l’effort et portent nos jeunes vers l’excellence, mais aussi nos entreprises pour qu’elles séduisent et offrent des carrières attractives et lucratives. Le défi est plus que jamais de donner à tous les Français les compétences qui leur manquent, et surtout l’envie de traverser la rue

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