Par Le Figaro avec AFP
11 juillet 2022
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À la suite des révélations de presse intitulées «Uber Files», le député Insoumis de Seine-Saint-Denis demande des explications au président.
L’opposition n’a pas tardé à se saisir du sujet. Ce lundi matin, sur Public Sénat, le député La France Insoumise Alexis Corbière a dit envisager la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les récentes révélations de presse intitulées «Uber Files». L’élu de Seine-Saint-Denis demande à Emmanuel Macron de s’expliquer sur les liens mis au jour dans plusieurs médias, qui font état de relations privilégiées entre l’entreprise et celui qui était à l’époque ministre de l’Économie de François Hollande.
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Les oppositions politiques mais aussi des syndicalistes multiplient depuis dimanche les critiques contre le président de la République à la suite de cette vaste enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires.
«C’est très grave», s’indigne Alexis Corbière
Dans ce cadre, le quotidien Le Monde conclut à l’existence d’un «deal» secret entre Uber et Emmanuel Macron à Bercy, possiblement à rebours de la position alors officiellement affichée par l’exécutif et par le gouvernement.
«C’est très grave, l’idée que Monsieur Macron a, dans ce pacte secret avec une entreprise, dérégulé la réglementation en matière de taxi», a accusé Alexis Corbière. «Quelles leçons en tirer? Évidemment poser la question lorsqu’on peut s’adresser au gouvernement, une commission d’enquête également», a-t-il ajouté. Le groupe LFI à l’Assemblée comptait initialement utiliser son droit de tirage pour une commission d’enquête sur l’inflation.
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«Le minimum, c’est qu’il explique ce qu’il a fait et comment il a contribué à non seulement faire en sorte qu’Uber s’implante en France, mais, grâce à une loi qui s’appelle la “loi Macron”, découdre une partie du Code du travail pour favoriser ce type d’activité, et notamment les conséquences sociales sur les salariés», a déploré sur France Info le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.
«Ce n’est pas une nouvelle qu’Uber soit à ce point dans une logique de lobbying pour déréguler, pour se faire de l’argent en tenant assez peu compte de ce qui existe en termes de droit dans les pays et surtout en termes de droits des travailleurs concernés», a relativisé sur Europe 1 le patron de la CFDT Laurent Berger.
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Macron «fait le choix du monde des affaires», selon Fabien Roussel
Emmanuel Macron «fait le choix du monde des affaires, de ces multinationales, au lieu de penser à la protection des Français, la protection du travail», a de son côté regretté sur BFMTV le patron du Parti communiste Fabien Roussel.
La chef de file des députés LREM Aurore Bergé a quant à elle balayé ces critiques. «C’est formidable un pays qui s’offusque qu’un ministre de l’Économie reçoive des chefs d’entreprise de manière totalement publique dans un débat qui était un débat parlementaire», a-t-elle contre-attaqué sur CNews. «Il n’y a pas de deal, il n’y a pas de contrepartie, il y a un ministre qui a reçu de grands chefs d’entreprise et c’est normal.»
Ces révélations pourraient s’inviter ce lundi après-midi à l’Assemblée nationale lors des débats sur la motion de censure déposée par le groupe LFI à l’encontre du gouvernement.
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