[Entretien] Bénédicte Auzanot : « Si nous ne relançons pas notre natalité, notre peuple disparaîtra »

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Sabine de Villeroché 4 octobre 2022 BOULEVARD VOLTAIRE

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Bénédicte Auzanot est députée Rassemblement national de Vaucluse et conseillère régionale. Le 8 septembre, elle a déposé, avec plusieurs députés RN, une proposition de résolution à l’Assemblée nationale visant à faire de l’année 2024 une année dédiée à la relance de la natalité française. Une provocation pour des associations féministes qui, à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à l’avortement, ce jeudi 29 septembre, ont organisé des manifestations pour dénoncer ces députés qui veulent « forcer les femmes à rester chez elles et à subir leurs grossesses ».

Sabine de Villeroché. Pourquoi vouloir faire de la natalité « la grande cause nationale 2024 » ?

Bénédicte Auzanot. Il faut alerter les Français sur la situation dramatique dans laquelle nous sommes et ses conséquences à une génération si rien n’est fait : une France où les bébés qui naissent actuellement seraient minoritaires, où notre héritage civilisationnel ne serait plus incarné charnellement que par une marge (de la population) allant se rétrécissant. Je dois préciser que cette proposition de loi a été déposée à l’initiative de Caroline Parmentier, députée du Pas-de-Calais. J’en suis, avec beaucoup d’autres parlementaires RN, cosignataire.

Nous ne faisons plus assez de bébés pour assurer le renouvellement des générations. Le fait n’est pas nouveau mais, depuis dix ans, le mouvement s’est accéléré. En 2010 naissaient 832.799 enfants. En 2021, 738.000. C’est 95.000 naissances en moins. Le premier mouvement pourrait être de l’accepter, de penser que c’est un choix, et un récent sondage semble le confirmer : environ un tiers des femmes en âge de procréer ne souhaitent pas avoir d’enfants. Au nom du climat ! Les Nigérianes, qui chaque année mettent au monde plus d’enfants qu’il en naît dans toute l’Union européenne, apprécieront cet appel d’air pour de futures vagues migratoires.

Mais, en réalité, beaucoup de Françaises souhaiteraient avoir plus d’enfants. Une étude de l’Union nationale des associations familiales montre que « le nombre moyen d’enfants que les individus veulent ou auraient voulu avoir est de 2,39, (sans évolution depuis 2011), alors que la fécondité est bien inférieure, et baisse sur la même période, passant de 2 enfants par femme en 2011 à 1,8 en 2020 ».

Pourquoi cette inadéquation entre le désir et la réalité ? Le manque d’argent, les difficultés liées aux gardes d’enfants, etc. En d’autres termes, nous avons un État qui ne fait pas son travail de servir son peuple. Il préfère « importer » des enfants étrangers : 65.000 allophonesont été accueillis, l’an dernier, dans nos écoles. En plus des enfants d’immigrés ou d’immigrés de la deuxième génération. L’équivalent de 2.400 classes. Dans la même veine, deux milliards vont être consacrés, en 2023, à l’hébergement de demandeurs d’asile et de réfugiés. Sans parler des clandestins. La France est un gigantesque Airbnb gratuit pour le tiers-monde.

Alors, face à cette situation, nous voulons une année 2024 consacrée à la natalité française et donc à la France. Une année de débats et de propositions pour que ceux de chez nous qui veulent des enfants aient les moyens de les accueillir, mais aussi pour qu’une grande prise de conscience se fasse chez les Français. Si nous ne relançons pas notre natalité, notre peuple disparaîtra.

S. d. V. Comment expliquer la violence des oppositions des féministes ?

B. A. On ne l’explique pas, on la constate. J’ai de la peine pour ces femmes. Elles sont dans la fermeture et le sectarisme. Leur attitude est le troublant reflet de ce qu’elles prétendent combattre. Notre proposition de loi ne parle pas de l’avortement, mais elles y discernent notre prétendue volonté de contraindre des femmes « à mener à leur terme des grossesses non désirées ». Elles projettent leurs fantasmes sur la réalité. Elles portent le même discours que leurs grands-mères en 1970.

J’aimerais avoir leur opinion, non sur nos supposées arrière-pensées, mais sur ce que nous avons clairement écrit. Sont-elles contre l’idée de mettre en adéquation le désir d’enfant avec les moyens de réaliser ce désir ? Si oui, pourquoi ? Pensent-elles sincèrement que vouloir plus d’enfants français est une mauvaise chose ?

À côté de ces féministes, il y a eu aussi des politiques locaux qui se sont exprimés. Ainsi, un certain François Sandoz, candidat LFI en juin contre moi, éliminé dès le premier tour, se voulant plus féministe qu’une féministe, a déclaré : « Les femmes à la maison, voilà le programme réactionnaire du RN ! […] Auzanot s’en prend de nouveau aux conquis (sic) des femmes. » La pensée-tract ou la faillite de l’intelligence.

S. d. V. Pensez-vous qu’en France, le droit à l’avortement est menacé ?

B. A. Absolument pas. Ce qui est menacé sur ce sujet, c’est la liberté d’expression et l’accès aux grands médias, le droit d’être en désaccord sans être caricaturé ou diffamé. Et ne parlons pas de la possibilité d’intervenir dans des établissements scolaires pour faire entendre un point de vue alternatif à la doxa du Planning dit familial.

Par ailleurs, un retour sur le droit à l’avortement, s’il voulait être légitime, ne pourrait se faire qu’en interrogeant les citoyens. Et, donc, par l’intermédiaire d’un référendum. Qui peut douter de son résultat ?

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