
DÉLINQUANCE
La réalité du terrain aux Etats-Unis est très éloignée des poncifs sur la criminalité dans les villes américaines.
Xavier Raufer. ATLANTICO.
États-Unis, crime : tueries de masse, assassinat des Noirs, données réelles, chiffres officiels
avec Xavier Raufer
On les croyait en guerre contre les « stéréotypes », « clichés » et autres « préjugés » : pas du tout ! En fait, s’agissant des États-Unis, les médias d’information rabâchent tant et plus deux poncifs criminels usés jusqu’à la corde :
– Les Noirs, surtout jeunes, meurent victimes d’une police raciste ;
– Et les tueries de masse s’expliquent uniquement par l’abondance (de fait, démente) des armes à feu dans ce pays.
Or la réalité du terrain ne corrobore presque rien de ces allégations :
• TUERIES DE MASSE ET ARMEMENT – La pléthore d’armes à feu aux États-Unis explique-t-elle directement les tueries ? Non : les États et villes avec le plus de citoyens armés ne sont pas ceux déplorant le plus d’homicides par balles : à Washington D.C., Chicago & Baltimore, ont des taux d’homicides très élevés, malgré des lois sévères encadrant la possession d’armes à feu. Voici ce que révèle sur le sujet l’enquête de référence – cependant achevée avant le confinement-COVID, et donc, l’explosion des homicides et achats d’armes nouvelles de 2020-2022. En 2020 par exemple, 23 millions d’armes à feu neuves furent vendues aux États-Unis.
66% des foyers du Montana et du Wyoming ont au moins une arme légale, sans plus d’homicides par balle qu’au Massachusetts et New Jersey, eux, bien moins armés. Montana, 1,5 homicide par balle pour 100 000 habitants (2019) ; Massachusetts, 1,25/100 000 (moyenne française). En Californie, 28% des ménages ont au moins une arme, pour 3 homicides par balle pour 100 000 hab. ; Au Maryland, 30% de foyers armés, 7/100 000 homicides. Delaware, 34% de foyers armés, 4/100 000 homicides ; Dakota du sud et Idaho, 50%+ des foyers armés, moins de 1% d’homicides/100 000, etc. Conclusion : la quantité d’armes légales et le nombre d’homicides par balle n’ont nulle corrélation ; plus d’habitants armés dans un État n’égale pas plus d’homicides commis ; et sur tous les 50 États, on constate parfois l’inverse.
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• POPULATION NOIRE, HOMICIDES, JUSTICE– datant de 2020, la dernière grande étude du FBI concerne les ± 14 000 homicides de 2018, dont 6 576 donnent la race de la victime ; 47,5% du total : l’échantillon est représentatif. En 2018 les États-Unis ont 328 millions d’habitants, dont ± 44 m. de « Noirs » (incluant là-bas les métis). Sur ces 6 576 homicides à race définie, 2 925 Noirs, dont 2 600 victimes d’autres Noirs et 325, d' »autres »). Homicides pour tous les autres, Blancs ou « inconnus » : 3 645 ; Blancs assassinés par des Blancs, 577 ; par des Noirs ou « autres », 3 068.
Noirs victimes : 66 homicides par 1 million d’Américains ; Blancs victimes, 13/1m. Un Noir risque cinq fois plus d’être assassiné qu’un Blanc. Noirs coupables d’homicides, 72/1 million ; Blanc, 12/1m. ; 6 fois plus d’assassins noirs que de blancs. En 2020, les Noirs sont 13% de la population américaine, avec ± 50% des assassins et ± 56% des victimes. En Californie, les Noirs sont 6% de la population, pour 31% des homicides. Prisons : (selon le New York Times, 2020) un sur 12 des hommes noirs (25-54 ans) est en prison ; pour toutes les autres ethnies, un sur 60.
Reste enfin la situation largement occultée, mais d’autant plus atterrante, dans laquelle stagne, depuis un siècle et plus, la population Afro-Américaine : là, bien au contraire, rien à nuancer ou relativiser : les faits sont affreux – qu’on en juge.
• AFRO-AMÉRICAINS : SÉGRÉGATION À PERPÉTUITÉ– Surtout par l’habitat : hors d’une mince couche (artistes, sportifs et bourgeoisie noire), cette ségrégation augmente depuis 30 ans (UC-Berkeley, Othering and Belonging Institute) : en 2019, 81% des métropoles (200 000+ habitants) sont plus racialement « séparées » par l’habitat qu’en 1990 (Chicago, Milwaukee, Detroit, New York, Philadelphie, etc.). Ce, massivement et malgré toutes les lois et dispositifs d’intégration, les milliards dépensés ; le pire advenant au nord et nord-est du pays.
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Dans les quartiers noirs sous ségrégation de facto: revenus plus bas… chômage pire… maisons de moindre valeur… peu d’accès aux soins et à l’éducation… police brutale, etc. En 1968, la discrimination des habitats est abolie par une loi fédérale [remarque : la guerre de Sécession a pris fin depuis 103 ans] ; en 1968 donc, 65% des Blancs possèdent leur logement et 38% des Noirs. (27% de plus pour les Blancs). En 2018, après un demi-siècle de Fair Housing Act, 72% des Blancs possèdent leur logement, et 42% des Noirs ; différence, 30% pour les Blancs – pire qu’en 1968 ! En 2004, (avant la crise des subprimes) 49% des Noirs possédaient leur logement ; prévision pour 2040… 41% de Noirs propriétaires. Accession à la propriété : aux Etats-Unis, le progrès racial marche à reculons.
Revenus et pauvreté, Noirs et Blancs – De 1972 à 2020, d’innombrables programmes fédéraux visent à restreindre, sinon abolir, le gouffre socioéconomique entre Blancs et Noirs ; plus des milliers de manifestations et luttes antiracistes – NUL effet sur ces inégalités : en 2020, l’écart est PIRE qu’en 1972. [Revenu moyen d’un foyer par race ou origine, calcul en dollars constants, ajustés 2020] En 1972, revenu moyen d’un foyer blanc : $ 58 000 ; noir, $ 32 000 ; écart, $ 26 000 ; en 2020, revenu moyen du foyer blanc : $ 75 000 ; noir, $ 46 000 ; écart, $ 29 000 ! Fortune comparée par origine : en 2021, quand un foyer blanc possède un dollar, un foyer latino a 21 cents et un foyer noir, 12 cents.
Enfin, cette différence qui inclut et résume tout : (National Urban League, « State of Black America » 2021) : durée de vie moyenne d’un Noir, 74,4 ans, 4 ans de moins qu’un Blanc.