Marine Le Pen désormais favorite, et c’est la presse étrangère qui le dit

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Frédéric Sirgant 19 février 2023 BOULEVARD VOLTAIRE

 

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Le bilan de ce premier round parlementaire sur la réforme des retraites est net : une majorité qui patine et peine à s’assurer le soutien de LR qui tangue (éviction d’Aurélien Pradié), des LFI en mode bouffons et un RN à la fois digne, clair et sans concession, comme l’a décrit Sébastien Chenu dans votre salon. La presse française a bien été obligée d’en tirer la conclusion. Et là aussi, elle est nette, malgré les circonvolutions de l’exercice selon la ligne du canard. L’Obs : « Pourquoi Marine Le Pen a essayé d’avoir le dernier mot sur les retraites. » Marianne : « Discrets et « constructifs » : le RN et Marine Le Pen sont-ils les grands gagnants des débats sur les retraites ? » L’Opinion, sous la plume de Nicolas Beytout : « Et à la fin, c’est Marine Le Pen qui gagne. »

La presse étrangère, britannique en l’occurrence, est plus directe encore : pour le Times, après ce débat parlementaire sur les retraites, Marine Le Pen est « désormais favorite pour être Présidente ». Et ce n’est pas en se fondant seulement sur la séquence écoulée que les observateurs étrangers en arrivent à cette conclusion, mais aussi sur la trajectoire ascendante de sa courbe de popularité, la victoire de Meloni en Italie et la capacité du RN à rassembler désormais classes populaires, classes moyennes, y compris les fonctionnaires.

D’autres signes semblent dessiner un alignement des planètes pour Marine Le Pen. Jupiter décroche et l’enquête mensuelle du JDD enregistre un nouvel affaissement de la popularité d’Emmanuel Macron, à son plus bas niveau depuis trois ans : 32 % seulement de confiance. Le doute s’est même emparé du noyau dur de ses électeurs du premier tour : -4 points. Certes, cet électorat sait que son poulain ne pourra plus concourir en 2027. Et c’est d’ailleurs autant une difficulté pour le camp centriste que pour Marine Le Pen : quel adversaire surgira de la fin du macronisme ?

Un autre signe qui ne trompe pas, c’est la réapparition de Jean-Pierre Raffarin, qui prodigue ses conseils à Emmanuel Macron. Et comme toujours, le grand danger, c’est Marine Le Pen. Comme toujours, la solution se trouve dans une frénésie de réformes. « Si l’on veut éviter le projet Le Pen, il faut que dans les deux ans qui suivent la réforme des retraites, il y ait un choc d’initiatives qui change la donne. […] J’appelle le Président à un choc réformateur qui soit à même de répondre aux attentes des Français. » Réforme des institutions, etc., tout doit y passer. On ne sait si on doit rire ou pleurer de ses conseils, vu l’état du pays. Ce qui est sûr, c’est que le premier problème du pouvoir, avant de trouver son nouveau champion pour 2027, c’est déjà d’y arriver : plus de quatre ans avec un Président ultra-usé et impopulaire. Et l’on sait d’expérience que les fins de second mandat sont crépusculaires, même quand les Présidents bénéficiaient au début d’une popularité bien supérieure à celle d’Emmanuel Macron au même stade : Mitterrand était à 48 % et Chirac à… 57 %.

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Frédéric Sirgant

Chroniqueur à BV, professeur d’Histoire

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