Le comportement de certains Français à Phuket exaspère la Thaïlande : mais de qui peut-il bien s’agir ?

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Arnaud Florac 12 mars 2023. BOULEVARD VOLTAIRE

 

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C’est un sobre communiqué de l’ambassade de France en Thaïlande qui nous apprend la nouvelle : « Le consul de France en Thaïlande, Christophe Hemmings, s’est rendu d’urgence à Phuket, le jeudi 9 et vendredi 10 mars, afin de rencontrer les plus hautes autorités locales de la police et de la justice, inquiets (sic) de devoir faire face quotidiennement à une multitude d’actes délictueux, d’incivilités et de comportements déplacés imputés à des français titulaires de visas de court séjour, notamment dans le quartier de Patong. »

À cette convocation, déjà honteuse pour l’image de la France, s’ajoute la longue liste des incivilités, ainsi que leur récurrence : la police de Phuket dénombre une dizaine d’incidents quotidiens et pas moins de cinq à six accidents de la route chaque jour, imputables aux Français qui séjournent à Phuket pour motifs touristiques. Et ces incidents, alors, quels sont-ils ? Leur liste va vous surprendre : « Conduite sans casque, conduite de motos de grosses cylindrées sans avoir le permis de conduire correspondant, conduite dangereuse (forte accélération, zigzag entre les voitures, vitesse excessive en ville, conduite sur la roue arrière), refus d’obtempérer à l’injonction d’arrêt des policiers lors de contrôle, blocages de la circulation (par exemple blocage de Rat-U-Thit (une des artères principales de Patong), il y a quelques semaines, pour le tournage sauvage d’un clip de rap), accidents et délits de fuite après accident, infractions au Code de la route, conduite sous l’empire d’alcool et/ou marijuana, irrespect et agressivité envers les policiers, bagarres avec des Thaïlandais et autres touristes étrangers. »

Ça alors ! Mais quels « Français » peuvent bien, à l’étranger, se permettre de conduire n’importe comment, alcoolisés ou drogués, sans casque ni permis, refuser d’obtempérer à la police et insulter ses représentants, bloquer des rues entières pour tourner des clips de rap, s’enfuir après avoir provoqué des accidents et se battre avec des touristes qui ne leur ont rien demandé ? Toutes choses qui n’arrivent que très rarement en France, c’est bien connu.

Le rayonnement de la France ne passe pas seulement par des images d’Emmanuel Macron, l’œil fixe et vitreux, en boîte avec des chanteurs africains ou insultant un chef d’État en conférence de presse. La francophonie, la culture millénaire de notre pays, ce sont également ses citoyens qui la transmettent le mieux. On parlait, jadis, de la furia francese, la folie française des chevaliers qui se jetaient avec ardeur au combat, ou de la galanterie du « pays des femmes », celui où elles étaient plus aimées et respectées qu’ailleurs. On parlera, demain, de la « roue arrière française », du shit français (à ne pas confondre avec le chic français) ou, plus simplement, on reprendra peut-être le vieux proverbe yiddish « heureux comme Dieu en France » pour le transformer légèrement : « C… comme un Français à l’étranger ».

Ironie du sort, on évoquait récemment, ici même, ces retraités français qui se sont expatriés au Portugal parce qu’ils ne reconnaissent plus la France. Il y a donc au moins deux écoles, pour les Français à l’étranger : les retraités qui fuient une situation que leur génération a créée ou laissé se créer, et ces Français qui montrent au monde entier à quoi ressemble le pays de Bayard, Pascal, Napoléon et Debussy.

On compte sur la police de Phuket pour condamner tout cela avec une grande fermeté, et que le Kerald Darmanong local se rende immédiatement sur place.

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