LE FIGARO, 31 mars 2023
La crise déclenchée par le recours au 49.3 oblige Emmanuel Macron à repousser les débats autour de la loi immigration.AFP
ANALYSE – Pourquoi l’examen du projet de loi sur l’entrée, régulière ou clandestine, des étrangers en France a été repoussé sine die par le chef de l’État.
Discuter de l’immigration après les retraites? C’était prévu par le calendrier parlementaire ; on devait commencer par le Sénat et aller ensuite à l’Assemblée. La discussion publique des sénateurs devait avoir lieu cette semaine, avant leur vote final, le 4 avril. Cela s’est évidemment révélé impossible, l’émeute ayant pris le dessus.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, avait été le premier à le dire à Emmanuel Macron quand celui-ci l’avait invité à déjeuner avec Yaël Braun-Pivet, son homologue de l’Assemblée: le texte prévu est certes une réforme importante et même indispensable, «parce que nos capacités d’accueil sont saturées», mais on ne peut le voter ni maintenant ni dans ces conditions.
Le président de la République profite donc de son intervention télévisée du lendemain pour y renoncer. L’immigration, on en parlera plus tard. Décaler, c’est ce qu’il a de mieux à faire. De combien? De plusieurs semaines, dit-il, ce qui nous amène à l’été. Si cette date n’est pas retenue, alors ce sera pour la rentrée. Mais la rentrée, c’est le budget, jusqu’à la fin de l’année. Et ensuite? On préparera les élections européennes du printemps 2024, et on entrera dans les Jeux olympiques d’été…
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Autant dire qu’on ne sera plus dans les débats sur l’immigration, dont le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, estime pourtant avoir bien besoin pour reprendre et compléter la loi précédente, celle du 10 septembre 2018, sur «l’immigration maîtrisée» qui se sera révélée inefficace et bonne à refaire.
Emmanuel Macron, que ce projet assomme – il pense à autre chose, au roi Charles III qui doit venir à Paris et qu’il n’a pas encore appelé pour différer sa visite, à son futur voyage à Pékin où il entend parler de l’Ukraine -, se divertit en proposant une idée étrange: dans le nouveau texte qu’il imagine, il veut distinguer ce qui peut plaire à la gauche et ce qui peut être retenu par la droite.
Il suggère donc de réécrire le projet en plusieurs parties ; l’une sera gouvernementale, les autres seront des propositions de loi d’élus, tantôt de droite, tantôt de gauche. Mais de quelle gauche, et de quelle droite? Pour plaire à qui…
«Des petits textes à la découpe?» bondit Bruno Retailleau, le président des sénateurs républicains qui ont voté le premier projet de loi après l’avoir fortement amendé: «On se moque de nous!» On ne peut pas lui donner tort.
L’immigration n’est plus «maîtrisée» ; malgré tous les textes, elle a même explosé. Et il n’y a peut-être plus que des employeurs désespérés de trouver de la main-d’œuvre pour souhaiter régulariser la situation de ces étrangers en situation irrégulière…
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C’est en effet « assommant » d’avoir à s’occuper de ce qui préoccupe vraiment le bon peuple !!!! Mais mon Dieu, ce que ces gens ( qui ne sont rien, n’est-ce pas) sont agaçants !….
ARTOFUS