Par Esther Paolini. LE FIGARO
12 avril 2023
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé des «décapitations inadmissibles de statues».
«Ce ne sont pas que des pierres, c’est le symbole de notre foi.» Le Père Magloire Djaba Tossou est encore sous le choc au lendemain de la découverte d’actes de vandalisme commis dans son église, Sainte Madeleine, à Angers dans le Maine-et-Loire. Une enquête judiciaire a été ouverte pour retrouver le ou les auteurs de ce saccage.
C’est le vicaire, le père Alain Cleyssac, qui a découvert «le désastre» vers 14 heures mercredi. La messe avait été célébrée le matin, laissant penser que le ou les malfaiteurs sont passés à l’action entre 10 heures et son arrivée. Au total, «une douzaine» d’objets de culte ont été détruits, avec notamment des statues du Christ, d’anges ou de Marie qui ont été décapitées. «Je précise bien décapiter», insiste auprès du Figaro le curé de la paroisse, sidéré. Le maître-autel central a été détruit, tandis qu’un crucifix a été cassé. Le père Magloire Djaba Tossou est persuadé que l’auteur n’a pas agi seul : «une autre personne était présente pour faire le guet», avance-t-il.
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L’édifice religieux n’est jamais fermé à clé. «Notre église est ouverte à tous car nous estimons que c’est un trésor de notre patrimoine religieux. Il n’y a pas de raison de la fermer.» Alertée, la police a procédé à des relevés durant tout l’après-midi. Le procureur de la République d’Angers, Éric Bouillard, a indiqué que ces dégradations ont entraîné l’ouverture d’une enquête. Celle-ci a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) avec un caractère prioritaire «au regard de la gravité de l’atteinte à la culture et au patrimoine», selon le magistrat.
Selon les premières constatations, aucun objet n’aurait été volé. Les investigations vont pouvoir s’appuyer sur les caméras de vidéosurveillance de la rue, en cours d’exploitation. Contacté par nos soins, le procureur de la République précise que les enquêteurs envisagent la piste d’actes en série. Le 30 mars dernier, l’église Saint-Pierre de Trélazé, une commune voisine d’Angers, avait été vandalisée avec le même mode opératoire. Des statues avaient été décapitées et deux croix tordues.
Vague d’indignations
«L’église Sainte Madeleine a été sauvagement vandalisée ce jour», a dénoncé dans un communiqué le maire d’Angers Jean-Marc Verchère (Modem), tandis que son adjoint Maxence Henry a rappelé sur Twitter que «cet acte odieux de saccage» intervenait «au lendemain des fêtes de Pâques.»
Le saccage de l’édifice religieux a également fait réagir plusieurs membres du gouvernement. Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est indigné contre ces «décapitations inadmissibles des statues de l’église Sainte Madeleine d’Angers», ajoutant qu’il «exprim[ait] tout [son] soutien aux catholiques angevins et de France. Tout sera fait pour interpeller les auteurs de cette atteinte au patrimoine religieux.»
«Statues décapitées, croix cassées, autel central saccagé. Je condamne fermement ce vandalisme à l’église Sainte Madeleine d’Angers, a également condamné Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, sur Twitter. S’attaquer au patrimoine, c’est s’attaquer à ce qui fonde notre histoire commune. Croyants ou non, nous sommes tous touchés.» Selon les derniers chiffres disponibles, 857 actes antichrétiens ont été recensés en France en 2021. C’est le culte le plus pris pour cible en matière d’atteintes aux biens sur le territoire. De son côté, le père Magloire Djaba Tossou n’entend pas céder aux menaces : «Nous ne leur offrirons pas le luxe de fermer désormais notre église à clé».
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«Un désastre» : à Angers, une enquête ouverte à la suite du saccage d’une église
Par Esther Paolini
Publié hier à 20:02 , mis à jour il y a 2 minutes
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Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé des «décapitations inadmissibles de statues».
«Ce ne sont pas que des pierres, c’est le symbole de notre foi.» Le Père Magloire Djaba Tossou est encore sous le choc au lendemain de la découverte d’actes de vandalisme commis dans son église, Sainte Madeleine, à Angers dans le Maine-et-Loire. Une enquête judiciaire a été ouverte pour retrouver le ou les auteurs de ce saccage.
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C’est le vicaire, le père Alain Cleyssac, qui a découvert «le désastre» vers 14 heures mercredi. La messe avait été célébrée le matin, laissant penser que le ou les malfaiteurs sont passés à l’action entre 10 heures et son arrivée. Au total, «une douzaine» d’objets de culte ont été détruits, avec notamment des statues du Christ, d’anges ou de Marie qui ont été décapitées. «Je précise bien décapiter», insiste auprès du Figaro le curé de la paroisse, sidéré. Le maître-autel central a été détruit, tandis qu’un crucifix a été cassé. Le père Magloire Djaba Tossou est persuadé que l’auteur n’a pas agi seul : «une autre personne était présente pour faire le guet», avance-t-il.
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L’édifice religieux n’est jamais fermé à clé. «Notre église est ouverte à tous car nous estimons que c’est un trésor de notre patrimoine religieux. Il n’y a pas de raison de la fermer.» Alertée, la police a procédé à des relevés durant tout l’après-midi. Le procureur de la République d’Angers, Éric Bouillard, a indiqué que ces dégradations ont entraîné l’ouverture d’une enquête. Celle-ci a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) avec un caractère prioritaire «au regard de la gravité de l’atteinte à la culture et au patrimoine», selon le magistrat.
Selon les premières constatations, aucun objet n’aurait été volé. Les investigations vont pouvoir s’appuyer sur les caméras de vidéosurveillance de la rue, en cours d’exploitation. Contacté par nos soins, le procureur de la République précise que les enquêteurs envisagent la piste d’actes en série. Le 30 mars dernier, l’église Saint-Pierre de Trélazé, une commune voisine d’Angers, avait été vandalisée avec le même mode opératoire. Des statues avaient été décapitées et deux croix tordues.
Vague d’indignations
«L’église Sainte Madeleine a été sauvagement vandalisée ce jour», a dénoncé dans un communiqué le maire d’Angers Jean-Marc Verchère (Modem), tandis que son adjoint Maxence Henry a rappelé sur Twitter que «cet acte odieux de saccage» intervenait «au lendemain des fêtes de Pâques.»
Le saccage de l’édifice religieux a également fait réagir plusieurs membres du gouvernement. Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est indigné contre ces «décapitations inadmissibles des statues de l’église Sainte Madeleine d’Angers», ajoutant qu’il «exprim[ait] tout [son] soutien aux catholiques angevins et de France. Tout sera fait pour interpeller les auteurs de cette atteinte au patrimoine religieux.»
«Statues décapitées, croix cassées, autel central saccagé. Je condamne fermement ce vandalisme à l’église Sainte Madeleine d’Angers, a également condamné Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, sur Twitter. S’attaquer au patrimoine, c’est s’attaquer à ce qui fonde notre histoire commune. Croyants ou non, nous sommes tous touchés.» Selon les derniers chiffres disponibles, 857 actes antichrétiens ont été recensés en France en 2021. C’est le culte le plus pris pour cible en matière d’atteintes aux biens sur le territoire. De son côté, le père Magloire Djaba Tossou n’entend pas céder aux menaces : «Nous ne leur offrirons pas le luxe de fermer désormais notre église à clé».
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