Netflix : « Pour moi, les babtous, c’est blanc bonnet et bonnet blanc… »

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Julien Tellier 29 avril 2023. BOULEVARD VOLTAIRE

 

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Netflix n’est plus à une concession progressiste près. Affichant sa volonté de faire connaître des histoires de personnages historiques exaltants, le géant américain a annoncé la création d’un deuxième épisode de sa série documentaire Reines africaines consacré à Cléopâtre. Si l’intention est tout à fait louable, il n’en reste pas moins qu’elle véhicule un certain nombre de vérités contestables. Principalement en cause : l’idée que la reine d’Égypte aurait été noire. Une désinformation largement répandue et reprise sur l’ensemble du continent africain qui repose sur les affabulations pseudo-scientifiques des « historiens afro-centristes ». Un révisionnisme qui efface des années de recherches historiques portant sur les caractéristiques physiques de la reine aux origines macédoniennes. Une interprétation historique erronée contre laquelle s’insurge l’avocat égyptien Mahmoud al-Semary, qui a déposé une plainte contre Netflix et sa promotion de « l’afrocentrisme ». Une vision de l’Histoire qui pourrait prêter à sourire si cela ne pouvait être mis en perspective avec d’autres programmes qui portent directement atteinte à l’intégrité des personnes selon leur couleur de peau.

Comme une forme de racisme anti-blanc assumé ?

Après le bison non binaire ou l’homme enceint, voici venu Entergalactic. Depuis peu de temps, des extraits commencent à faire polémique sur les réseaux sociaux alors que le film est sorti en septembre 2022. Créé sous la direction du rappeur américain Scott Mescudi, alias Kid Cudi, et du réalisateur Kenya Barris, Entergalactic raconte l’histoire d’un « artiste ambitieux »qui « tente de trouver l’équilibre entre réussite professionnelle et amour quand, enfin dans l’appartement de ses rêves, il s’éprend de sa voisine ». Rien de bien alarmant à la lecture de ce synopsis, n’est-ce pas ? Mais, au visionnage de ce long-métrage, on s’aperçoit vite de l’épaisse couche de vernis Black Lives Matter

Au cours d’une discussion entre deux amies (Meadow et Karina, personnages clés du film), l’une demande à l’autre pourquoi elle ne pourrait pas sortir avec un homme blanc. Réponse de l’intéressée : « Pour moi, les babtous, c’est blanc bonnet et bonnet blanc […] » Mais au nom de quoi ? Et l’autre de rétorquer. « De l’oppression », affirme l’héroïne. Sans une once de vergogne, Netflix se prête au jeu de la banalisation du rejet anti-blanc et de son essentialisation. N’est-ce pas là, à bien y réfléchir, de la diffusion de propos à caractère ordinairement raciste ? Pourtant si prompt à avertir ses abonnés de contenus offensants ou de propos pouvant choquer, rien n’est mis à la disposition de ceux qui pourraient se sentir « malaisés ».

La grande hypocrisie

Lorsque des propos discriminatoires visent des Blancs, semble-t-il, rien ne justifie de pousser des cris d’orfraie… Chers lecteurs, faites-vous une raison, il s’agit bien entendu de lutte contre l’oppression du grand méchant hétéro blanc, oppresseur originel. Netflix se soumet au jansénisme ambiant pour quelques dollars, l’idéologie de la prédestination a encore de beaux jours devant elle. Quoi que fasse le pauvre homme blanc, il est en soi oppresseur, sa nature ne peut être contrariée, d’autant que celle-ci est confortée par une construction sociale qui l’avantage : le patriarcat blanc.

Voici donc le petit résumé du bréviaire woke. Les oppressés originels peuvent se permettre n’importe quelle invective contre le groupe dominant des « oppresseurs ». Rien de raciste, c’est le juste parachèvement d’une lutte culturelle. Ainsi, ce qui aurait valu la mort médiatique d’un réalisateur blanc pour des phrases équivalentes visant toute personne minoritaire se transforme en nominations et récompenses. La faute à la grande déraison, nous soufflerait Douglas Murray…

Contacté, Netflix France n’a, pour l’heure, pas donné suite à nos sollicitations.

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