Publié le 05/05/2023
Guillaume Roquette. Le Figaro
Les bonnes âmes qui répètent en boucle que Mayotte n’est pas la France réfutent toute comparaison avec la situation en métropole.
Mayotte n’est pas la France. C’est ce que répètent en boucle les bonnes âmes pour minimiser la crise migratoire qui submerge ce département, réfutant toute comparaison avec la situation en métropole. Ils affirment à juste titre que le voisinage avec les Comores, pays à la fois très pauvre et proche à tous égards, est singulier. Mais il n’empêche: c’est aussi parce que Mayotte est française qu’elle se trouve précipitée dans le chaos.
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Notre pays est le plus généreux d’Europe avec les étrangers, même entrés illégalement: Mayotte n’est pas une exception. Les avantages sociaux qui attirent les clandestins sur l’île sont comparables à ceux qui font de la métropole la destination privilégiée des migrants d’Afrique. De la même façon, la naïveté dont fait preuve l’État français avec le gouvernement comorien est à l’image de notre faiblesse avec l’Algérie, la Tunisie ou le Maroc. Nous sommes le premier pourvoyeur d’aide humanitaire aux Comores, et pour quel résultat? Ce pays refuse de reprendre les clandestins que nous voulons expulser, comme le font les gouvernements du Maghreb.
Et puis, il faut constater que la justice, à Mayotte comme dans l’Hexagone, est bien la meilleure alliée d’une immigration sans limites. Là-bas, un tribunal a interdit le démantèlement d’un bidonville,première étape de l’opération visant à rétablir la sécurité sur l’archipel. Ici, ce sont aussi des juges qui entravent quotidiennement le contrôle des migrants et leurs expulsions. Tout le monde se souvient du fiasco de l’Ocean Viking dont les passagers se sont éparpillés dans la nature après leur débarquement à Toulon, suite aux décisions des juges des libertés et de la détention.Dans tous les départements, à Mayotte comme ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets
Dans tous les départements, à Mayotte comme ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets. À commencer bien sûr par l’insécurité. Après des années de déni, le lien entre immigration non contrôlée et délinquance est enfin admis par les autorités. Et les statistiques du ministère de l’Intérieur sont sans appel: la moitié des actes de délinquance commis à Paris l’année dernière l’étaient par des étrangers. Pour les vols dans les transports, la proportion est supérieure à 80%. Et c’est la même chose dans tout le pays: à Lyon, 61% des personnes mises en cause pour des atteintes aux biens sont étrangères. De Toulouse à Nantes en passant par Bordeaux, l’ensemble des métropoles enregistrent cette surreprésentation.
Et que fait le gouvernement, à part organiser des opérations à grand spectacle sans résultats probants? Maintes fois annoncée, la loi supposée réprimer plus durement l’immigration clandestine a été une nouvelle fois renvoyée à plus tard, faute de majorité à l’Assemblée.
Il y a pourtant une solution: en appeler directement aux Français ; 82% sont favorables à une loi sur l’immigration favorisant les expulsions des délinquants, clandestins ou illégaux.
Dans tous les territoires de la République, les citoyens pensent la même chose. Le pouvoir ne pourra pas éternellement les ignorer.