Libanisation de la France : attention, danger imminent ! (partie 2)

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Guy TROLLIET. FRONT POPULAIRE

14/05/2023

CONTRIBUTION / OPINION. Séparatisme, recul de l’autorité publique, violence interreligieuse… Né au Liban, notre lecteur voit dans la situation française se répéter la même tragédie que dans son pays natal. Un mouvement qui s’accélère.

Libanisation de la France : attention, danger imminent ! (partie 2)

Après avoir dressé un parallèle entre l’histoire du Liban et la situation française, les événements de ces deux dernières années imposent cette mise à jour encore plus alarmiste ?

Tout d’abord, la politique migratoire

La situation migratoire se caractérise par les trois points suivants :

1) L’accroissement de la part de l’immigration dans la population, surtout si l’on y intègre les descendants de deuxième et troisième générations, au point que 82 % des Français sont favorables à une loi sur l’immigration facilitant les expulsions et que 69 % estiment qu’« il y a trop d’immigrés en France aujourd’hui », avec deux thématiques négatives citées en premier comme liées à l’immigration : l’insécurité et l’islamisme ; la pression visuelle de plus en plus évidente exercée par l’islam sous diverses formes n’est certainement pas étrangère à ce sentiment de « trop d’immigrés » ; il y a toutefois un point positif en l’occurrence : une majorité de citoyens partage une position commune sur l’immigration alors qu’il n’existe pas de convergence similaire sur l’échiquier politique, ce qui, d’un autre côté, reste préoccupant.

2) Toujours s’agissant d’immigration : l’intention déclarée du ministre de l’Intérieur de régulariser les sans-papiers, celle du président de la République de vouloir « saupoudrer » les campagnes françaises d’immigrés, ainsi que le report de la loi sur l’immigration (annoncée à ce jour) ; on se rappellera les manifestations d’illégaux réclamant la régularisation de leur situation, soutenus par différentes organisations dont on a appris récemment du ministère de l’Intérieur et des outre-mer même, qu’elles étaient largement financées par les fonds publics (plus de 750 millions d’euros en 2021) ; on pourrait ainsi craindre le maintien voire le renforcement de l’immigration, sans garantie d’intégration réussie de ces futures vagues…

3)… d’autant que l’Union européenne a annoncé la préparation d’un Pacte asile et migration, signant, le cas échéant, l’abandon total de la souveraineté nationale en la matière, sans parler des positions de la CEDH (Cour européenne des droits de l’Homme) et autres organisations pro-migrants.

Islam politique et clientélisme électoral

Vient ensuite la question des incursions confessionnelles dans la sphère politique, dont le point culminant a été atteint lors des élections de 2022, aussi bien présidentielle que législative, où l’on a vu des consignes de vote adressées par certaines instances religieuses, comme le grand rabbin de France ou la grande mosquée de Paris dont la conséquence fut 69 % de musulmans votant pour le candidat Jean-Luc Mélenchon. L’on peut aussi s’interroger sur la pertinence d’une femme voilée sur une affiche de campagne : dans une République laïque, la situation interpelle, car, si celle-ci doit rester à l’écart du religieux et de ses acteurs, l’inverse doit s’appliquer aussi.

Cette tendance fait suite à un clientélisme électoraliste de longue date, plus marqué à gauche de l’échiquier politique, compromis dans des opérations de favoritisme ou de défense communautaire, allant de la subvention déguisée à une association cultuelle (ce qui est interdit par la loi de 1905), au soutien de l’idéologie victimaire islamique comme la lutte contre l’islamophobie. La conséquence remarquable en est le renforcement du pôle islamo-gauchiste, enfermant cette « néo-gauche » dans ce que j’appelle la « nasse islamique », comme jadis fut enfermée la gauche libanaise dans la « nasse palestinienne ».

À ce stade, le pas est vite franchi pour aborder l’entrisme islamiste de plus en plus visible et opérant, tant en France qu’au niveau de l’Europe qui en est devenue une caisse de résonance ainsi qu’une caisse de financement. Les atteintes à la laïcité sont légion : à l’école, dans le sport, dans les piscines municipales, dans les entreprises, et j’en passe. Le courage politique peine (c’est peu dire) à endiguer le phénomène et les décisions récentes du ministre de l’Éducation nationale concernant le Conseil des sages de la laïcité, par exemple, ne laissent pas envisager d’amélioration d’autant que, selon de récentes enquêtes, les jeunes semblent aujourd’hui plus ouverts à une expression religieuse plus libre. Cette situation est indirectement soutenue par l’action de certaines associations, comme la Libre pensée, promptes à s’attaquer (sur la base d’un bienfondé juridique parfois) aux symboles touchant aux racines chrétiennes de la France, tout en témoignant une bienveillance à l’égard de l’islam.

L’action islamiste, elle, s’inscrit dans une confrontation culturelle et civilisationnelle : pour s’en convaincre, il suffit de lire le document Stratégie de l’action islamique culturelle à l’extérieur du monde islamique, établi par l’ISESCO, Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture, une agence de l’OCI, Organisation de la conférence islamique, où manifestement « le monde islamique » considère que l’identité première du musulman est d’être musulman et d’appartenir à l’oumma, la communauté des croyants. Le lecteur pourra approfondir le sujet en se référant aux excellents ouvrages : Le Projet, la stratégie de conquête et d’infiltration des frères musulmans en France et dans le monde (l’Artilleur) d’Alexandre del Valle et Emmanuel Razavi, ainsi que Le frérisme et ses réseaux, l’enquête (Odile Jacob), de Florence Bergeaud-Blackler qui a, depuis, subi une salve de critiques partisanes ainsi que des menaces de mort… et nous sommes en France, en 2023 !

Pour finir, il faut évoquer les ingérences extérieures multipliées (directes ou indirectes, masquées ou manifestes) comme les condamnations de notre pays au regard des droits de l’homme ou de la liberté religieuse par exemple, ou les appels à voter pour tel candidat pour faire barrage à tel autre, les manifestations liées à la loi sur la réforme des retraites étant un cadre propice à l’accentuation de la fragilisation interne souhaitée par des adversaires, voire des ennemis de notre pays.

Voilà quelques développements récents qui nous mettent résolument sur les rails d’un clivage de plus en plus marqué dans la société, avec une amplification palpable de l’agressivité, ainsi que l’émergence de nouvelles radicalités qui trouvent dans la violence leur mode d’expression légitimé, entretenant ainsi une boucle d’exaspérations et de colères.

Fragilisation rampante de la cohésion nationale

Il est utile dès lors, et pour nous acheminer vers la conclusion, de rappeler une donnée psychologique essentielle : l’être humain est sujet à des blessures narcissiques, ou archaïques, des blessures qu’il peut connaître à tout âge. Les plus communément admises sont au nombre de six : l’abandon, le rejet, la trahison, l’humiliation, l’injustice, l’impuissance. Elles ont pour caractéristique d’engendrer surtout de la colère. Ainsi, si l’on examine le mouvement des gilets jaunes, il est évident que ses membres ont cumulé probablement l’ensemble de ces blessures. Et dans les quelques développements cités plus haut, on trouve le cocktail adéquat pour nourrir colère et agressivité auprès de différentes franges de la population. Si l’on croise ce constat de tension sociale accrue avec le diagramme de polarisation des pays du baromètre de confiance 2023 de l’institut Edelman (classement des pays en fonction du couple fracture de la société/difficulté à régler la fracture) dans lequel la France, déjà dans la catégorie des pays polarisés, est proche de basculer dans celle de gravement polarisés, l’évidence surgit : il est temps de corriger les choses sinon plus le temps passe plus le prix de la correction sera élevé. L’avertissement est lancé, si tant est qu’il ne l’ait pas déjà été dans le passé !

En conclusion, parler de libanisation de la France ne revient donc pas seulement à évoquer la communautarisation en cours. L’expression doit induire une prise de conscience de la fragilisation rampante de la cohésion nationale au vu des événements exposés, avec un glissement insidieux du pacte républicain laïque vers un pacte républicain confessionnel tacite, au moins dans son expression sociale, un engrenage propice à la provocation, un jour, d’un incident majeur qui pourra signer l’entrée dans une ère de troubles difficile à dépeindre aujourd’hui, et à maitriser dès lors, mais tous les possibles restent envisageables.

En arriverons-nous là ? La réponse est entre les mains des politiques… et des citoyens.

« On entend le bruit du mur quand il s’écroule, mais pas le bruit du lierre pendant qu’il l’envahissait »

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