Boulevard Voltaire 16 mai 2023
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Dimanche dernier, à la suite du refus de certains joueurs de porter le maillot arc-en-ciel symbole de lutte contre l’homophobie, le ministre des Sports a réclamé des sanctions. Interrogé au micro de Marc Eynaud, l’agent sportif réagit à cette affaire et condamne la récupération du sport à des fins idéologiques.
Marc Eynaud. Des joueurs professionnels de foot ont refusé de porter le maillot aux couleurs LGBT, cela a mis le monde du sport en émoi. Que pensez-vous de cette initiative ?
Jérémy Bouhy. Je vous renvoie à la déclaration d’Emmanuel Macron du mois de décembre dernier. Lorsqu’il est arrivé à Doha pour la Coupe du monde de football, il a fait une déclaration pleine de bon sens selon laquelle il faut tenir la politique strictement et rigoureusement à l’écart du sport. Or, ce week-end, la ligue de football professionnel a fait strictement l’inverse. C’est avant tout une opération politique, pour ne pas dire une opération de propagande. On connaît la place qu’occupe le sport dans la vie de millions de Français, on connaît par ailleurs le contexte social actuel et les problèmes rencontrés par beaucoup de Français. Lorsque, le dimanche, un père de famille va voir un match de foot au stade avec son fils, la dernière chose dont il a envie, c’est qu’on vienne l’emmerder avec dix minutes de silence contre le racisme ou bien de voir des maillots et des lacets aux couleurs arc-en-ciel.
M. E. Le ministre des Sports a demandé des sanctions contre ces joueurs, est-ce justifié ?
J. B. Sanctionner en vertu de quoi et au nom de quels principes du droit français ? Je ne suis pas sûr qu’en droit du travail, un employeur ait la possibilité d’imposer à son salarié de venir travailler avec des lacets arc-en-ciel à ses chaussures en soutien aux lobbies LGBT. La ministre des Sports, Mme Amélie Oudéa-Castéra, est une ancienne camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA. Elle était la conseillère sport d’Emmanuel Macron lors de sa dernière campagne. Dans la foulée, pour services rendus, elle a été nommée ministre des Sports. Depuis, elle n’a de cesse de parler de Russie et d’Ukraine, de minorités sexuelles, de féminisme. Cette ministre ne fait pas de sport, elle ne fait que de la politique. Elle agit et elle communique de manière très virulente sur le terrain sociétal afin de promouvoir toutes ces causes progressistes. Elle est le porte-voix de tous ces réseaux wokistes.
À l’Éducation nationale, nous avons Pap Ndiaye, plus préoccupé à promouvoir l’antiracisme et la diversité à l’école plutôt que d’apprendre à nos enfants à lire et à écrire. Et nous avons la Pap Ndiaye du sport français : Amélie Oudéa-Castéra !
M. E. Les joueurs ayant refusé de porter ce maillot sont plutôt de culture musulmane. Que cela révèle-t-il de la place de la religion et de la culture dans le sport ?
J. B. Oui, les joueurs qui ont refusé de se prêter à cette opération sont musulmans. J’ai plus envie de les féliciter que de les condamner. Cela nous renvoie à un thème récurrent développé par Patrick Buisson selon lequel les Français conservateurs se revendiquant de la droite nationale sont, sur le plan de la morale et des valeurs, beaucoup plus proches des musulmans que des animateurs du « Petit Journal » et de l’émission « Quotidien ». Il faut prendre un certain recul et comprendre qu’à toute chose malheur est bon. Cette tragi-comédie permet de placer la gauche face à ses contradictions. Il me semble que ça a transpiré sévère, dans les rangs de la NUPES, dimanche soir ! En effet, depuis cinquante ans, on nous explique que l’immigration afro-musulmane est une chance pour la France, qu’il n’existe pas d’identité propre à la France et de culture française. Eh bien, visiblement, toutes les immigrations ne se valent pas ! Tout cela nous montre que l’assimilation reste un enjeu majeur.
MEMORABILIA 