Lola sur France 5 : interdit de réfléchir ! La droite assignée à l’émotion

Marc Baudriller 24 mai 2023. BOULEVARD VOLTAIRE

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Il faut revenir sur ce sujet que bien peu de Français ont vu et qui citait assez malhonnêtement Boulevard Voltaire. Avec son émission Affaire Lola, chronique d’une récupération, un épisode de la case La Fabrique du mensonge, France 5 a été loin. Le drame indicible de cette petite fille a soulevé le cœur des Français, quelles que soient leurs idées politiques. Emotion légitime, nous dit ce documentaire. Les trois « eurs », soit les fleurs, les pleurs et les cœurs dessinés sont les bienvenus. Ce qui est interdit, si on tire les conclusions de cette longue enquête, c’est de réfléchir, d’analyser, de tirer des conclusions pour l’avenir, de tenter d’éviter que ces drames ne se reproduisent. Ce meurtre atroce est assigné par la gauche et l’extrême gauche à la case « faits divers » et n’en doit pas sortir. Le débat est donc clos, merci ! La consigne vaut pour les Français, pour les médias, parmi lesquels CNews ou Boulevard Voltaire, et pour les partis politiques : LR, RN et surtout Reconquête sont tous trois attaqués dans ce documentaire surréaliste. En somme, les journalistes et politiques de droite sont priés de ne surtout pas faire leur métier, leur devoir. De ne pas se pencher sur les maux de la société et la manière de les atténuer. Toute tentative de sortir de ce ghetto idéologique est sévèrement puni d’infamie sociale, cette arme dont usent et abusent la gauche, avec le large concours des médias publics.

Interdit à droite, pas à gauche

En soi, cette assignation à la seule émotion a de quoi révolter. Mais il y a pire. Car cette chappe de plomb ne s’applique pas vraiment de manière équitable, ce qu’ont relevé de nombreux internautes. Elle vaut à droite mais pas à gauche. La gauche a exploité jusqu’à l’indécence, on l’a rappelé, la mort tragique du petit Aylan, celle de George Floyd, d’Adama Traore, des deux jeunes Zied et Bouna en 2005, du militant de gauche Clément Méric en 2013 et combien d’autres. Personne n’a songé en France à interdire la presse et les responsables politiques de gauche de s’indigner et de tirer les conséquences politiques de ces drames. Deux poids, deux mesures.

Au fond, la démarche de ces « matons de panurge », comme les appelait délicieusement l’écrivain Philippe Murray, chargés de maintenir le troupeau, ne tient que si l’on tord la réalité dès le départ. « Cette affaire a réveillé le fantasme d’une immigration incontrôlée et meurtrière », nous explique ainsi en préambule le présentateur Karim Rissouli. Et, en effet, si l’immigration est parfaitement sous contrôle, si elle apporte des citoyens modèles qui s’adaptent immédiatement à nos mœurs, des compétences dont nous manquons, si ces citoyens se coulent dans notre culture et notre modèle, adoptent la France et ne posent aucun problème d’intégration, le haut le cœur des Français autour du drame de Lola est sans objet.

Hélas, « l’immigration incontrôlée et meurtrière » est tout sauf un fantasme. « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes », rappelait Bossuet. Faute d’avoir géré l’immigration qu’ils encouragent depuis des décennies, ces idéologues sont confrontés à ses dégâts : prolifération de l’islam radical, terrorisme, fraude à grande échelle, insécurité, entre autres. Loin de faire amende honorable, ils appellent à l’aveuglement, le knout du politiquement correct d’extrême gauche en main. Ils sont d’autant plus violents qu’ils sont coupables et qu’ils le savent.

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L’origine de l’émotion

Il faut donc inlassablement rappeler les faits. Les étrangers représentent un quart de la population de nos prisons. Cette proportion est proche de 50% à la prison de Fresnes, près de Paris. Encore ces chiffres qui parlent d’eux-mêmes ne font-ils mention ni des doubles nationalités, ni des Français d’origine immigrée…

Si le drame de Lola a tant marqué, c’est parce que la France pratique une « non politique » d’immigration folle, que sa population en paye le prix fort et qu’elle s’en rend compte depuis des années. Les Français le disaient dans les sondages bien avant le drame de Lola. En 2013, près de deux Français sur trois considéraient que les étrangers étaient trop nombreux en France. Ils n’ont pas varié, comme le montre un sondage CSA pour CNews.

Ils ont vu dans ce meurtre la confirmation d’une dérive et pas un fait isolé.

Ils n’ont pas voulu en rester aux fleurs, aux pleurs et aux cœurs. Cela leur vaut le mépris de l’extrême gauche. Ce « documentaire », qu’on peut signaler à l’Arcom, est décidément emblématique.