SONDAGE – 76 % des Français favorables à l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans

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Trois quarts des Français soutiennent l’abaissement de l’âge de la majorité pénale à 16 ans pour faire face à la délinquance juvénile, révèle une enquête réalisée par l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.

Jules Torres23/05/2024 LE JDD

Pillages à Strasbourg lors des émeutes de juillet 202.
Pillages à Strasbourg lors des émeutes de juillet 202. © AFP

Une large majorité des Français se prononce en faveur de l’abaissement de l’âge de la majorité pénale à 16 ans. Dans un contexte de préoccupations croissantes concernant la délinquance juvénile, cette question gagne en importance. Selon un récent sondage de l’institut CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD, 76% des Français soutiennent la réduction de l’âge de la responsabilité pénale pour faire face à la criminalité des plus jeunes. Par contraste, 21% des participants sont opposés à cette mesure, tandis que 3% ne se prononcent pas.

Sondage CSA
Sondage CSA © CNEWS, EUROPE 1 ET JDD

Dans le détail, le soutien à l’abaissement de l’âge de la majorité pénale ne montre pas une grande disparité entre les sexes, mais des différences légères sont néanmoins présentes. Tant chez les hommes que chez les femmes, une forte majorité est favorable à cette mesure, avec 76% des hommes et 75% des femmes qui soutiennent la proposition. Un consensus généralisé parmi les deux groupes, donc, bien que les femmes soient légèrement moins enclines à soutenir cette mesure, avec un taux d’indécision légèrement plus élevé (4% contre 3% chez les hommes).

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Les réponses varient de manière plus significative selon l’âge des sondés. Les jeunes de 18 à 24 ans montrent le moins de soutien à cette proposition, avec seulement 65% d’approbation. En revanche, le groupe des 25 à 34 ans est nettement plus favorable, avec 79% en faveur de l’abaissement. Cette différence pourrait refléter une plus grande préoccupation parmi les personnes un peu plus âgées, possiblement en raison de leur proximité à la parentalité et aux implications sociales de la délinquance juvénile. Les tranches d’âge supérieures montrent une uniformité dans leur soutien, oscillant autour de 75% à 78%.

L’analyse par catégorie socio-professionnelle révèle que les inactifs sont les plus favorables à l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans, avec 78% de soutien, suivi de près par les catégories professionnelles supérieures (CSP+) et inférieures (CSP-) avec respectivement 74% d’approbation. Cela peut suggérer que les personnes non actives, qui sont peut-être plus touchées par des questions de sécurité dans leur quotidien, sont particulièrement sensibles à des mesures perçues comme renforçant la sécurité publique.

Sondage CSA.
Sondage CSA. © CNEWS, EUROPE 1 ET JDD

Côté politique, le soutien à cette mesure atteint son apogée parmi les électeurs de droite. Les électeurs des Républicains montrent un fort soutien avec 83%, mais c’est parmi les partisans du Rassemblement national que l’approbation est la plus élevée, atteignant 92% à 93%. Ce fort soutien peut être attribué à une politique généralement plus stricte envers la criminalité et une préférence pour des mesures punitives sévères, perçues comme des moyens plus directs et efficaces de répondre à la criminalité juvénile.

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Les électeurs du centre, représentés principalement par Renaissance(ex-En Marche), montrent un niveau de soutien supérieur à celui observé à gauche, avec 85% d’approbation pour l’abaissement de la majorité pénale. Ce niveau élevé de soutien pourrait refléter une inclination pour des politiques de loi et d’ordre efficaces tout en maintenant une approche modérée à ces questions.

Le soutien à l’abaissement de la majorité pénale à 16 ans parmi les électeurs de gauche est plus modéré. Le total pour la gauche montre que 63% des répondants sont en faveur, avec une variation notable entre les factions plus radicales et moins radicales. Sans surprise, La France Insoumise montre le plus faible soutien avec seulement 61% d’approbation. D’autres partis tels que le Parti Socialiste et Europe Écologie Les Verts montrent un soutien similaire, autour de 63% à 65%. Cette tendance suggère une préférence plus prononcée pour des approches alternatives à la gestion de la délinquance juvénile, ou simplement du laxisme.

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En conclusion, le sondage de l’institut CSA révèle une forte demande de fermeté parmi les Français concernant la violence chez les jeunes. Cette position est largement soutenue à travers le spectre politique, bien que de manière plus modérée à gauche, et avec une intensité particulière à droite. Cette approbation élevée reflète une préoccupation croissante parmi les citoyens concernant la sécurité et l’ordre public, ainsi qu’une possible frustration envers les approches actuelles jugées insuffisantes pour répondre efficacement aux crimes commis par des mineurs.

La tendance à soutenir des politiques plus strictes peut également être interprétée comme un désir de responsabilisation précoce, où les jeunes sont tenus pour responsables de leurs actions de manière plus significative, dans l’espoir de décourager les comportements délictueux avant qu’ils ne deviennent des habitudes de vie à l’âge adulte. Déjà, fin avril, 72 % des Français se déclaraient favorables à la suppression des allocations familiales pour les parents de mineurs récidivistes, dans un sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD

Le jeudi 16 mai, Gabriel Attal a rencontré Jordan Bardella à Matignon pour un entretien privé consacré à la violence juvénile. Lors de cette réunion, le Premier ministre a écouté les propositions du président du Rassemblement National. Cette rencontre a également servi de préparation à leur débat à venir, programmé pour ce jeudi 23 mai sur France 2, dans le cadre des élections européennes, au moment même où la candidate de la majorité présidentielle patine dans les sondages.

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