Les Français préfèrent la voiture au train, et ça les étonne !

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train TER SNCF

« À nous de vous faire préférer le train ! » : le slogan de la SNCF date de 1995 mais suscite toujours autant le sarcasme des usagers et des non-usagers ! Ce sont, précisément, les raisons des réticences des Français à prendre le train qu’a voulu connaître la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), qui a publié, ce vendredi 7 juin, une étude réalisée par l’IFOP sur la perception du train par les Français. Jean-Marie Beauvais, économiste des transports et membre de la FNAUT, confie à Capital avoir « été surpris des résultats ». Dans quel monde vit-il ?

Leur premier motif d’étonnement concerne, bien sûr, la préférence massive des Français pour la voiture, qui est une évidence : ainsi, seulement un Français sur deux a, au cours de ces douze derniers mois, emprunté au moins une fois le train, tous types confondus (TGV, TER ou Intercités). Et pour la fréquentation hebdomadaire, le taux descend à 11 %. Inversement, 9 Français sur 10 utilisent la voiture régulièrement. Ainsi, donc, ni la prise de conscience écologique ni les prix des carburants n’ont réussi à booster le train dans les pratiques des Français. C’est donc que le problème réside peut-être dans… le train, et accessoirement à la SNCF !

Le sondage ne dit pas autre chose, en pointant ce que tout un chacun constate quand il achète un billet : son prix excessif. Ainsi, 70 % des usagers du train (et 84 % de ceux qui ne le prennent jamais) jugent les prix trop élevés. Fin février, la SNCF a d’ailleurs annoncé une nouvelle augmentation de 2,6 % du prix du billet, en 2024. Le sondage montre bien que ces réfractaires du chemin de fer le sont bien pour cette question de tarifs : 75 % d’entre eux choisissent un autre moyen de transport alors qu’il leur serait possible d’utiliser le train, et 74 % de ceux qui boudent le TGV se disent prêts à changer d’habitudes si les prix étaient moins élevés. Si on ajoute à ça le prix des cartes et la complexité des réductions, le choix est vite fait, surtout à l’heure où le covoiturage est venu réduire le coût du trajet automobile.

À ce sujet — [POINT DE VUE] SNCF : à nous de vous faire détester le train

Mais le prix n’est pas la seule raison des réticences des Français. La piétonisation des centres urbains a rendu compliqués l’accès aux gares et le stationnement, devenu payant (et cher !) : 77 % des Français disent « qu’il est difficile de stationner sa voiture à la gare », 66 % sont de cet avis pour le vélo et 62 % trouvent le trajet à pied jusqu’à la gare désagréable. Question de voirie ou… mauvaises fréquentations ?

Enfin, la FNAUT ne pouvait éviter le sujet des grèves et des perturbations : elle reconnaît qu’elles « ont un impact probablement beaucoup plus important sur la perception qu’ont les Français du train », notamment ceux qui ne l’utilisent pas, par rapport à la réalité. Il faudrait donc organiser des campagnes de sensibilisation. Ce ne serait qu’une affaire de ressenti !

Le sondage pointe aussi, discrètement, un autre facteur qui apparaît à la fin de ses préconisations : « Les non-utilisateurs du train pourraient être incités par des prix bas/prévisibles, moins de perturbations (notamment les grèves) et d’insécurité. » Insécurité : le mot est lâché. En fait, rien de nouveau, mais tout est à revoir. Et vu le rythme des prises de conscience en haut lieu, le train aura du mal à rattraper son retard… Et puis, comme disait Pompidou, « Que voulez-vous, les Français aiment la bagnole ! » En cinquante ans, ça n’a pas trop changé…

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