Dans le programme du NFP, une libération massive de prisonniers

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Image générée par IA

Demandez le programme ! A l’approche du premier tour des élections législatives et après une semaine de tractations, d’alliances et de reniements, les programmes des différents partis et des différentes unions tombent. Celui du Nouveau Front populaire mérite l’attention, notamment son volet « Sûreté, Sécurité et Justice ».

Il comprend six mesures : le rétablissement de la police de proximité, la révision et l’allongement de la formation des policiers, l’augmentation des moyens de la Justice, la mise en place de récépissés pour les contrôles d’identité, la suppression de l’IGPN et de l’IGGN (la police de la police et la police de la gendarmerie) et la lutte contre la surpopulation carcérale.

Libérations massives

Ce dernier point est particulièrement intéressant car pour lutter contre la surpopulation carcérale, il n’existe que deux options : libérer des prisonniers ou construire des prisons. Pour Pierre-Marie-Sève, directeur de l’Institut pour la Justice, interrogé par BV, qui « ne demande qu’à être démenti », le NFP optera pour la libération. L’union des gauches « fera comme Nicole Belloubet du temps du Covid », elle relâchera d’un coup des milliers de délinquants. Selon lui, pour arriver à cet objectif de 0 % de surpopulation, il faudrait ouvrir les portes des prisons à « au moins 16.000 détenus ». Ce n’est pas rien !

Ce n’est pas tout puisque cette jauge devra être maintenue. Pierre-Marie Sève explique comment : « Je suis persuadé que si le Nouveau Front populaire arrive au pouvoir, il votera pour la régulation carcérale. » Cela consiste à « faire sortir un prisonnier pour en faire entrer un autre ». Un mécanisme cher aux députés LFI ex-Nupes Ugo Bernalicis, Mathilde Panot, Jean‑François Coulomme, Emeline K/Bidi, Andy Kerbrat, Antoine Léaument, Élisa Martin, Danièle Obono, Thomas Portes, Davy Rimane et Andrée Taurinya, tous auteurs d’une proposition de loi en ce sens et tous investis par le NFP.

Incarcérations infimes

Avec une telle mesure, les délinquants sortiraient plus vite de prison ou n’y mettraient même pas les pieds. Dans une société où la délinquance ne cesse d’augmenter et où 41% des personnes condamnées à de la réclusion n’entrent pas en centre de rétention, cela n’est sans doute pas très rassurant. D’ailleurs, pour P.-M. Sève, si le Nouveau Front populaire ne fait pas particulièrement état de cet élément de son programme, c’est « parce qu’aucun Français ne pourrait accepter une mesure aussi folle ».

Alors que la sécurité est l’une des plus grandes préoccupations des Français et que 87 % de la population juge la Justice trop laxiste, difficile de lui donner tort. Sur ce sujet, l’union des gauches avance donc masquée, ou tout au moins discrètement, sans doute pour ne pas effrayer son électorat. Cela pose d’autant plus question. Car si cette proposition n’est pas souhaitable pour le pays et qu’elle n’est pas, non plus, électoraliste, pourquoi la maintenir ?

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