Hébergement d’urgence : 52.000 lits d’hôtels sont-ils loués pour l’immigration en Île-de-France ? A LIRE !!!

Par Clara Hidalgo. LE FIGARO

19 juin 2024

Selon Éric Ciotti, cela coûte 1,2 milliard d’euros à l’État d’héberger des personnes issues de l’immigration. Stephane Mahe / REUTERS

LA VÉRIFICATION – C’est ce qu’a déclaré Éric Ciotti durant le journal télévisé de France 2, le 17 juin. Le président des Républicains estime que le coût est d’1,2 milliard d’euros.

Alors que les élections législatives 2024 approchent à grands pas, les candidats cherchent tous à présenter un plan de réduction des dépenses de l’État face à la dette croissante du pays.

Sur le plateau du JT de France 2, le 17 juin au soir, Éric Ciotti a ainsi affirmé que des économies pouvaient être faites sur l’hébergement des migrants. Le président des Républicains a ainsi déclaré que «chaque nuit, 52.000 lits d’hôtels sont loués pour l’immigration en Île-de-France». Ce qui représenterait une somme d’«1,2 milliards d’euros», appuie celui qui a décidé une alliance avec le RN, à laquelle s’opposent une majeure partie des ténors de son parti.

D’où vient ce chiffre, et est-il exact ?

Face à la saturation des centres d’hébergement d’urgence, les associations situées partout en France ont souvent recours à la location de chambres d’hôtel. Cette tendance a d’ailleurs été aggravée par la crise du Covid-19, un pic à «75.000 places» ayant été atteint «début 2021», dévoile le projet de loi de finances pour 2024. Contre 38.000 chambres louées par nuit avant le premier confinement, indique Le Parisien . La demande a ensuite «reflué tout en restant à un niveau élevé : 67.000 au 31 décembre 2022», poursuit le texte du projet de loi de finances (PLF). L’Île-de-France, prise en exemple par Éric Ciotti, est la région la plus concernée puisqu’elle regroupe «les trois quarts des places mobilisées», soit environ 50.000 si l’on se rapporte aux chiffres de 2022.

Qui bénéficie d’un lit d’hôtel ?

Contactées, les équipes du candidat aux législatives dans les Alpes-Maritimes expliquent pour leur part se référer au rapport d’activité du Samu social de Paris datant de 2022. Ce document détaille en effet le nombre de nuitées en moyenne quotidienne. En 2021, l’association comptabilisait 52.843 nuitées hôtelières par jour, contre 50.827 en 2022. Ce qui corrobore, au passage, l’évaluation du PLF.

Interrogée par Le Figaro, la préfecture d’Île-de-France donne pour cette année 2024 un chiffre de 52.000 nuitées dans un hôtel de la région par jour, ajoutant que l’ensemble des hébergements d’urgence (en comptant les diverses structures des associations) accueillent au total quelque 120.000 personnes. En 2024 toujours, le Samu social nous précise de son côté que le nombre de nuitées a baissé à 46.620 par jour. Mais, pour rappel, cette association n’est pas la seule à trouver un hébergement hôtelier aux personnes dans le besoin.

Selon Éric Ciotti, ces 52.000 nuitées d’hôtel coûteraient 1,2 milliard d’euros par an. Une estimation crédible dans la mesure où l’ensemble de l’hébergement d’urgence en Île-de-France (donc pas seulement les hôtels) coûte «1,6 milliard d’euros», explique la préfecture régionale au Figaro.

Il n’y a donc pas de doute sur le chiffre de «52.000» et l’estimation financière, mais toute la question demeure de savoir le poids de l’immigration dans ces nuitées d’hôtel.

Le Samu social explique au Figaro que l’hôtellerie sociale est utilisée pour répondre à des «besoins très différents». Elle ne concerne donc pas que les migrants, mais bien toutes «les personnes sans domicile». L’article L345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles dispose en effet que «toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence».

Un lit dans un hôtel est régulièrement attribué en fonction de critères de vulnérabilité : si c’est une femme enceinte, une personne âgée ou malade… Ces personnes peuvent se faire connaître en appelant «la plateforme téléphonique du 115», puis sont «évaluées par les professionnels». Ou alors, elles ont été «rencontrées et évaluées par les maraudes», détaille le Samu social.

Absence de chiffres précis

«Il est très difficile de quantifier le nombre de migrants qui bénéficient d’un lit dans un hôtel car il n’existe pas de statistiques sur le sujet», avance Philippe Dallier, ancien sénateur LR et auteur d’un rapport sur l’hébergement d’urgence publié en 2021.

Toutefois, l’actuel maire des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) reconnaît que la majorité des personnes prises en charge dans des hébergements d’urgence sont immigrées, voire sans-papiers. «Quand on arpentait les différents lieux d’accueil, on voyait bien que 50% des gens qui s’y trouvaient étaient en situation irrégulière», illustre l’élu.

L’absence de chiffres précis s’explique par le fait que «les bénévoles ne demandent pas toujours les papiers d’identité de la personne qu’ils trouvent dans la rue. S’ils se trouvent face à un homme ou une femme malade, l’objectif est de lui venir en aide le mieux possible, sans pour autant tomber dans la complaisance», raconte une source proche du dossier.

Forte présence étrangère

Les associations ont tenté de quantifier le phénomène en menant des enquêtes sur le sujet. Et ces rapports confirment une forte présence de migrants dans les hébergements d’urgence, dont les hôtels. L’Observatoire des inégalités note, dans un rapport publié le 7 février 2024, que 81% des 197.300 personnes recensées partout sur le territoire français possèdent une nationalité étrangère – contre 19% de Français. Le Secours Catholique rapporte, lui, que 67% des personnes prises en charges en Île-de-France sont «d’origine étrangère, hors Union européenne». Et dont 53% n’ont aucun titre de séjour.

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Des places réservées aux demandeurs d’asile dans les hôtels existent par ailleurs et viennent s’ajouter au chiffre de 52.000. La préfecture d’Île-de-France en dénombre 20.000 parmi les 120.000 personnes en situation d’hébergement d’urgence. Ces 20.000 demandeurs d’asile sont pris en charge par les différentes associations, dont le Samu social qui compte de son côté «2289 nuitées par jour en moyenne». Ces demandeurs d’asile sont accueillis dans des hôtels quand «les places dans le Dispositif National d’Accueil ne sont pas suffisantes ou pas adaptées», précise l’association.

En résumé, 52.000 lits d’hôtels sont bien occupés chaque jour par des personnes vulnérables et sans domicile, mais toutes ne sont pas immigrées. Néanmoins, selon plusieurs sources, les sans-papiers sont majoritaires parmi elles et l’ensemble des immigrés (en comptant ceux ayant des papiers) pourraient représenter de 60% à 80% du total.

Même si l’on manque de données statistiques, Éric Ciotti n’est donc probablement pas loin de la réalité en tenant compte des 20.000 places supplémentaires destinées aux demandeurs d’asile. Quant au coût, il dépasse effectivement le milliard d’euros annuel en Île-de-France.

Des coûts prohibitifs, des incivilités, des exactions, des viols, des meurtres, des….
`Bref: « L’immigration, une chance pour la France ».

ARTOFUS

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