Lettre d’information du 6 mars 2023 L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions migratoires et démographiques, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ce sujet. Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques. Votre point d’information sur l’immigration et la démographie « Il est urgent de remettre de la raison et du débat démocratique dans le traitement des questions de migration » Selon une tribune à l’initiative de l’association Désinfox-Migrations, publiée par Le Monde le 27 février dernier, « il n’y a pas de submersion migratoire, les régularisations et les sauvetages en mer n’ont jamais provoqué d’“appel d’air” et le grand remplacement de la population française est un mythe. » Mais sur une question aussi cruciale que l’immigration, que disent les chiffres publics ? 2022 est une année record pour l’immigration légale ; jamais la France n’a reçu de tels flux au cours des dernières décennies : 320 000 premiers titres de séjour supplémentaires ont été délivrés l’an dernier à des ressortissants hors-UE/Suisse/Royaume-Uni ; Les trois principaux pays d’origine des bénéficiaires sont le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Au total ce sont plus d’1,6 million de premiers titres de séjour accordés sous la présidence d’Emmanuel Macron (voir graphique ci-dessous). Notons que ces chiffres ne comptent évidemment pas les 115 000 déplacés d’Ukraine accueillis en France l’an dernier. Ceux-ci disposent pour leur part d’un statut européen de « protection temporaire ». Pour plus de 30% des naissances, au moins un des parents est né à l’étranger ; d’ailleurs, le nombre de naissances dont les deux parents sont français a baissé de 15,6% en vingt ans (voir les courbes des naissances sur notre post twitter). Retrouvez les chiffres clés du ministère de l’Intérieur pour 2022 dans notre fil Twitter : 2022 : année RECORD pour l’immigration ➤ Regroupement familial et projet de loi Absent du projet de loi intitulé « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », le regroupement familial a finalement été abordé par les sénateurs en commission des Lois, lors de l’audition des ministres de l’Intérieur et du Travail, mardi 28 février dernier. Gérald Darmanin s’est dit favorable à sa limitation, reconnaissant des “abus” incontestables. Mais, qu’est-ce que c’est le regroupement familial ? Selon la définition du ministère de l’Intérieur, il permet à un ressortissant étranger d’être rejoint par les membres de sa famille (conjoint et enfants mineurs), à condition notamment d’avoir une résidence régulière de 18 mois en France ou 12 mois pour les Algériens. Il diffère du droit à la réunification familiale dont jouissent les réfugiés et bénéficiaires de la protection subsidiaire pour leur famille (conjoint, parents, frères et sœurs), et cela dès l’obtention de la protection et sans condition. Le regroupement familial n’est qu’un dispositif spécifique du motif d’admission dit familial. A lui seul, il représentait 14 314 premiers titres de séjour délivrés à des ressortissants extra-européens en 2021, soit une hausse de 40% par rapport à 2017, première année de la présidence d’Emmanuel Macron (voir graphique ci-dessous) : ![]() En 2022, sur les 320 330 premiers titres de séjour, plus de 90 000 l’étaient au motif familial (voir graphique ci-dessous). Jusqu’en 2020, c’était le premier motif de primo-délivrances de titres de séjour ; il est tout juste dépassé par le motif étudiant aujourd’hui. ![]() Au Royaume-Uni, environ 1 personne sur 6 est née hors du pays C’est ce qu’a révélé le dernier recensement décennal réalisé par l’Office for National Statistics (ONS) en Angleterre et au Pays de Galles : Le nombre de personnes nées à l’étranger dans ces deux nations a augmenté de 33% entre 2011 et 2021 : 10 millions de personnes, soit 16,8% de la population. Selon le think thank britannique Migration Watch, « plus des quatre cinquièmes de la croissance démographique totale depuis 2001 ont été dus directement ou indirectement à l’immigration, atteignant 90% en 2017-19 et probablement encore plus depuis lors ». Pour répondre à la demande croissante, face à la crise du logement et aux flux migratoires entrants, la construction d’une maison « toutes les cinq minutes, nuit et jour » en Angleterre est aujourd’hui nécessaire. Comme en France et de nombreux pays d’Europe, l’opposition à une immigration de masse fait pourtant consensus dans la population : 6 sondés sur 10 soutiennent la réduction de l’immigration et près de 8 sur 10 estiment que le gouvernement échoue dans la gestion de ce phénomène. ![]() Retrouvez l’ensemble des données analysées pour vous dans un article publié hier sur notre site internet ! Notre article sur le recensement britannique ➤ Si, comme nous, vous pensez que les thèmes de l’immigration et de la démographie ont leur place dans le débat public, aidez-nous à produire toujours davantage d’analyses publiques sur le sujet : Soutenez-nous ! ➤(OID) est une structure d’étude et d’information relative aux évolutions migratoires et démographiques, destinée aux décideurs ainsi qu’à l’ensemble des citoyens intéressés par ce sujet.Nous apportons une vision rationnelle et dépassionnée au débat public, en puisant aux meilleures sources disponibles : statistiques publiques, travaux de chercheurs spécialisés, analyses juridiques. |
Votre point d’information sur l’immigration et la démographie « Il est urgent de remettre de la raison et du débat démocratique dans le traitement des questions de migration » Selon une tribune à l’initiative de l’association Désinfox-Migrations, publiée par Le Monde le 27 février dernier, « il n’y a pas de submersion migratoire, les régularisations et les sauvetages en mer n’ont jamais provoqué d’“appel d’air” et le grand remplacement de la population française est un mythe. »Mais sur une question aussi cruciale que l’immigration, que disent les chiffres publics ? 2022 est une année record pour l’immigration légale ; jamais la France n’a reçu de tels flux au cours des dernières décennies : 320 000 premiers titres de séjour supplémentaires ont été délivrés l’an dernier à des ressortissants hors-UE/Suisse/Royaume-Uni ; Les trois principaux pays d’origine des bénéficiaires sont le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Au total ce sont plus d’1,6 million de premiers titres de séjour accordés sous la présidence d’Emmanuel Macron (voir graphique ci-dessous).Notons que ces chiffres ne comptent évidemment pas les 115 000 déplacés d’Ukraine accueillis en France l’an dernier. Ceux-ci disposent pour leur part d’un statut européen de « protection temporaire ».Pour plus de 30% des naissances, au moins un des parents est né à l’étranger ; d’ailleurs, le nombre de naissances dont les deux parents sont français a baissé de 15,6% en vingt ans (voir les courbes des naissances sur notre post twitter).Retrouvez les chiffres clés du ministère de l’Intérieur pour 2022 dans notre fil Twitter :2022 : année RECORD pour l’immigration ➤Regroupement familial et projet de loi Absent du projet de loi intitulé « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », le regroupement familial a finalement été abordé par les sénateurs en commission des Lois, lors de l’audition des ministres de l’Intérieur et du Travail, mardi 28 février dernier. Gérald Darmanin s’est dit favorable à sa limitation, reconnaissant des “abus” incontestables. Mais, qu’est-ce que c’est le regroupement familial ? Selon la définition du ministère de l’Intérieur, il permet à un ressortissant étranger d’être rejoint par les membres de sa famille (conjoint et enfants mineurs), à condition notamment d’avoir une résidence régulière de 18 mois en France ou 12 mois pour les Algériens. Il diffère du droit à la réunification familiale dont jouissent les réfugiés et bénéficiaires de la protection subsidiaire pour leur famille (conjoint, parents, frères et sœurs), et cela dès l’obtention de la protection et sans condition. Le regroupement familial n’est qu’un dispositif spécifique du motif d’admission dit familial. A lui seul, il représentait 14 314 premiers titres de séjour délivrés à des ressortissants extra-européens en 2021, soit une hausse de 40% par rapport à 2017, première année de la présidence d’Emmanuel Macron (voir graphique ci-dessous) : ![]() ![]() Pour répondre à la demande croissante, face à la crise du logement et aux flux migratoires entrants, la construction d’une maison « toutes les cinq minutes, nuit et jour » en Angleterre est aujourd’hui nécessaire.Comme en France et de nombreux pays d’Europe, l’opposition à une immigration de masse fait pourtant consensus dans la population :6 sondés sur 10 soutiennent la réduction de l’immigration et près de 8 sur 10 estiment que le gouvernement échoue dans la gestion de ce phénomène. ![]() |
