Pour 4 départements sur 10, la flamme olympique est un luxe qu’ils ne se permettent pas

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Capture d'écran © Paris 2024
Capture d’écran © Paris 2024

Arrivée à Marseille le 8 mai, la flamme olympique parcourt la France. Comme un touriste appliqué, elle a fait le Sud-Est, le Sud-Ouest et, ce 23 mai, elle visite le Bordelais. Dans quelques jours, elle franchira la barrière symbolique de la Loire. Son parcours n’est pas continu puisque, si 64 départements et territoires ultramarins l’accueillent, 37 autres ont décliné l’offre coûteuse de son passage : 180.000 euros la journée, à quoi s’ajoutent de ces « faux frais » qui font de vrais trous dans les caisses.

Un forfait taxé à 20 %

Dans ce forfait de 180.000 euros, 30.000 euros sont des taxes. À quoi correspondent-elles ? Contacté par BV, le ministère des Finances nous a orienté vers le ministère des Sports, qui n’a pas donné suite à notre demande. Admettons que ce soit 20 % de TVA. Le Comité olympique reçoit donc 150.000 euros nets (à titre comparatif, une arrivée du Tour de France est facturée par l’organisation 130.000 euros à la ville). À quoi correspond cette somme ? Pas de réponse, du côté des JO. Une contribution au financement des 20 chaudrons, 2.000 flambeaux et 10.000 cartouches de gaz que nécessite le périple ?

Cela ne couvre pas tous les frais. La « bulle de sécurité » autour de la flamme est assurée par une centaine de policiers ou gendarmes (coût un million pour le ministère de l’Intérieur), mais il faut assurer une autre sécurité : celle du public en amont et aux abords du passage, à la charge du département, tout comme les différentes animations autour de l’événement et qui rendent celui-ci plus attractif.

Un coût réel multiplié par quatre ?

En tenant compte de ces activités annexes, le budget croît. Prenons le cas concret des Deux-Sèvres. Le 2 juin, la flamme passera par Thouars, Bressuire, Parthenay, Saint-Maixent-l’École, Celles-sur-Belle, Coulon, avant d’arriver à Niort où, le soir, sont prévus concerts, spectacle pyrotechnique et feu d’artifice, le tout gratuit pour 9.000 personnes. Au conseil départemental, l’opposition a estimé que le coût de la journée s’élèverait à 600.000 euros. Mais, refaisant les calculs, La Nouvelle République voit le total s’élever à 720.000 euros ! Quatre fois plus que les 180.000 euros annoncés. Chère journée, pour un département dont les finances sont réputées « plombées » et « assombries ».

Aussi certains départements se passent-ils de flamme et programment-ils leurs propres événements. En Charente-Maritime, lui aussi en difficulté financière, les animations sur le thème olympique s’élèveront à 145.000 euros, répartis sur trois ans et partagés entre le département, l’État et les communes. Un choix analogue a été fait dans les Côtes-d’Armor. En revanche, le Finistère a tenu au passage de la flamme. Le président du conseil départemental, Maël de Calan, justifie la dépense : « Le Finistère va vibrer une journée. » Cela vaut-il le coup de fragiliser la situation financière du département, décrite comme « précaire » ?

Du pain ou des jeux

Nos départements sont à la peine. Entre autres raisons, parce qu’ils sont devenus des guichets de l’aide sociale, due ou indue. APA, ASH, PCH, PMI, tous ces dispositifs grèvent les budgets. Sans parler de l’ASE, l’aide sociale à l’enfance, qui se retrouve accaparée par des mineurs clandestins qui, souvent, ne sont que clandestins : ses capacités sont dépassées par l’ampleur de l’accueil (une facture de deux milliards d’euros pour les départements en 2023).

Dans un contexte social difficile aggravé par une politique immigrationniste insensée, les départements doivent choisir entre du pain et des jeux.

Seuls les plus prodigues, à la mode socialiste ou macroniste du « quoi qu’il en coûte », gaspillent l’argent public en festivités.

Les plus prudents, qui font l’impasse sur le passage de la flamme, font en plus l’économie de la voir porter par des drag-queens, et ça, moralement, c’est tout bénef’.

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