[Tribune] Erdoğan, Ebrahim Raïssi, Ali Khamenei, Mélenchon : même combat ?

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Jean-Luc Mélenchon s’est donc rendu à Sciences Po le 22 avril, où il est apparemment chez lui, pour s’y livrer à un long monologue dont il a le secret. Ce qui n’est pas sans rappeler les discours fleuves des camarades Joseph Staline ou Fidel Castro.

Il est utile de s’attarder sur ce qu’il a déclaré à propos des accusations de clientélisme qui lui sont faites, qui, à la vérité, tiennent plus du constat que de l’accusation. Notre Robespierre contemporain s’est exclamé : « Quand vous parlez comme ça, vous parlez comme des racistes. » Et de poursuivre : « Vous n’osez pas dire votre islamophobie fondamentale. » Habituelle ritournelle qui dénote une dialectique grossière, car quoi de plus facile que d’accuser ses adversaires de racisme, le péché mortel de notre temps. Le seul problème est que l’islam n’est pas plus une race que le christianisme. Il y a des musulmans indonésiens, pakistanais, afghans, turcs, albanais, arabes, africains d’Afrique noire. Personne n’aurait l’idée d’affirmer que la christianophobie, si bien portée à gauche, est une forme de racisme.

Craindre l’islam n’est pas irraisonné

De surcroît, si l’on s’en tient au sens des mots, l’islamophobie est une peur irraisonnée de l’islam. Or, la fondation Fondapol, dans une étude publiée en 2021, relevait qu’entre 1979 et 2021, 48.035 attentats islamistes avaient causé la mort « d’au moins 210.138 personnes ». La macabre litanie ne s’est pas interrompue depuis. Faut-il rappeler les attaques du Hamas du 7 octobre dernier qui ont causé la mort, souvent atroce, de 1.160 personnes, dont une majorité de civils, ou encore l’attentat dans la salle de concert Crocus à Moscou, le 22 mars, qui a fait 140 morts et 300 blessés. Il n’est donc pas totalement irraisonné d’avoir peur de l’islam car, enfin, ce ne sont ni des bouddhistes, ni des chrétiens, ni des shintoïstes qui sont à l’origine de ces tueries. Certes, et fort heureusement, tous les musulmans ne sont pas des terroristes et il faut se garder de généralisation hâtive, mais le terrorisme dans le monde est aujourd’hui principalement islamique.

Mais, surtout, la rhétorique du tribun islamo-gauchiste est en parfait écho avec les propos tenus par Recep Erdoğan et Ebrahim Raïssi (président iranien) lors de la 78e Assemblée générale de l’ONU, le 19 septembre 2023. Citons le premier : « Le racisme, la xénophobie et l’islamophobie ont atteint des seuils intolérables dans certains pays » et de poursuivre en affirmant que « les attaques ignobles en Europe contre le Coran assombrissait l’avenir » de celle-ci. Le second, surnommé le boucher de Téhéran pour avoir été de ceux qui avaient ordonné l’assassinat de 4.000 prisonniers politiques en 1988, a dénoncé, quant à lui, « l’islamophobie et l’apartheid culturel que l’on peut observer dans les pays occidentaux, allant de la profanation des livres saints du Coran à l’interdiction du hijab dans les écoles »

Le terme « islamophobie », inventé par des ethnologues au début du XXe siècle, a été instrumentalisé par les Frères musulmans pour prohiber toute critique de l’islam, et ce n’est donc pas une surprise si Erdoğan, très proche de cette confrérie, en fait régulièrement usage. Que Mélenchon y recoure régulièrement est significatif de quelque chose qui ressemble plus à de la soumission qu’à de l’insoumission.

Le djihad est – aussi – civilisationnel

Il est intéressant, aussi, de citer Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, lors d’une audience donnée le 3 octobre 2023, lors de la Conférence internationale sur l’unité islamique : « Le sens du djihad ne se limite pas au djihad avec les armes, mais plutôt au djihad dans tous les domaines, y compris la science, la politique, la spiritualité et l’éthique. » On notera que le « saint homme », qui le 3 avril dernier souhaitait « que le monde musulman puisse célébrer la destruction d’Israël », ne condamne nullement le djihad armé, mais qu’il prône aussi le djihad civilisationnel. Mélenchon souhaite, quant à lui, que « les milieux populaires s’auto-organisent et soient en état d’insoumission à l’égard des règles de la société ». Une forme de djihad civilisationnel à la mode insoumise.

Le gourou des insoumis est un homme dangereux qui instrumentalise les musulmans français ou résidant en France et pense avoir trouvé là un prolétariat de substitution pour l’avènement de la révolution. Il allume la mèche d’une bombe à retardement contre la France. Les Français ne sont pas dupes et la cote de LFI ne cesse de baisser en raison des outrances de son chef. Mais pour pouvoir sauver la France du chaos, il nous faut une alternance forte et déterminée. Vite.

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